1.2. Une méthode empirique parmi d’autres

Notre sondage s’inscrit ainsi dans la lignée de diverses enquêtes de nature empirique effectuées par des (méta)lexicographes, qui se sont penchés sur des questions telles que la fréquence d’utilisation des dictionnaires, le type d’information le plus recherché dans le dictionnaire, etc.

Comme l’ont fort bien synthétisé Martin-Rutledge (1998: 29) 240 et Béjoint (2000 : 141 sq.), les études existantes se sont principalement intéressées aux préférences, aux compétences, aux besoins et au degré de satisfaction des utilisateurs. Le profil des personnes sondées est variable, mais beaucoup d’études ont pris pour cible des étudiants et, en particulier, les apprenants de langue étrangère 241 (Béjoint (2000 : 141 et 150), Martin-Rutledge (1998 : 37-38)), ce qui s’explique par le fait que la plupart des personnes ayant entrepris des recherches dans ce domaine sont des universitaires (Béjoint (2000 : 141)). Enfin, ces enquêtes ont pu prendre diverses formes : celle (très fréquente) d’un questionnaire (encore appelée enquête ou sondage), celle d’une observation directe en « conditions réelles » (traduction, rédaction d’un essay dans la deuxième langue…), ou encore celle d’une expérimentation sous la forme d’un test d’évaluation conçu par l’enquêteur lui-même (par exemple, Mackintosh (1995 : 76 sq.) avait conçu un test où les sujets devaient donner l’équivalent dans leur langue maternelle d’un mot de leur deuxième langue inventé de toutes pièces, mais dont ils avaient la définition), ou enfin celle d’une combinaison de plusieurs d’entre elles.

Attardons-nous maintenant sur les quelques enquêtes empiriques qui ont le plus attiré notre attention et dont nous nous sommes inspirée de près ou de loin lors de l’élaboration de notre sondage. Précisons que nous ne mentionnons ici que ce qui vient en amont de ces enquêtes, à savoir leurs objectifs (population étudiée, but visé, etc.) et les moyens mis en œuvre pour atteindre ces objectifs (méthodes de recueil des informations), et non les conclusions auxquelles elles sont parvenues.

Notes
240.

Nous ne faisons ici que reprendre très brièvement les constats généraux qui ont été établis par Martin-Rutledge (1998). Pour plus de détails sur ce sujet, voir notamment le synopsis fait dans le chapitre 2 de son mémoire de maîtrise : “Empirical Testing in Lexicography” (1998 : 29-44), celui fait par Béjoint (2000 : 140- 178) dans le chapitre 5 de son ouvrage Modern Lexicography : “What Are General-Purpose Dictionaries Really for?”, ainsi que celui fait par Mackintosh (1995 : 46 sq.) : “Empirical observations relevant to Dictionary Use in version”.

241.

Ce constat est toujours valable aujourd’hui : ainsi, les résultats d’un sondage publiés en décembre 2002 dans International Journal of Lexicography concernent “A Study of Dictionary Use by International Students at a British University”. (Nesi 2002)