2.2.1.3. Format des questions

Le format des questions est assez difficile à choisir, car il n’est pas toujours satisfaisant. Voici les principaux types que nous avons utilisés dans le questionnaire :

Questions ouvertes ou questions fermées ? Cette polémique fait partie de l’histoire des sondages et nous ne prétendons pas la résoudre ici. Contentons-nous d’examiner brièvement quels avantages et quels inconvénients présentent ces deux types de questions.

Les questions ouvertes (auxquelles les personnes sondées répondent comme elles le désirent), permettent d’obtenir des réponses plus complètes et « donnent à l’interviewé le sentiment que son avis compte » (Dussaix & Grosbras (1993 : 71). Cependant, elles donnent souvent lieu à « des réponses superficielles ou stéréotypées, l’interviewé citant les premières raisons qui lui viennent à l’esprit » (ibid., et Devereaux-Ferguson (2000 : 173)), et relèvent de la gageure lorsqu’on en vient à les analyser : il s’agit d’un processus lourd et coûteux, puisqu’il faut regrouper par thèmes les réponses jugées voisines ; non-exhaustif, car une partie de l’information recueillie est sacrifiée ; et en fin de compte très subjectif, dans la mesure où beaucoup de place est laissée à l’interprétation (Tremblay (1991 : 121), Jacquart (1988 : 104), Devereaux-Ferguson (2000 : 173)).

A l’inverse, les questions fermées (questions auxquelles les réponses possibles sont déterminées à l’avance par le rédacteur du questionnaire) permettent d’obtenir des réponses homogènes qui peuvent être comparées, mais elles ne laissent en revanche guère de place à la nuance et « attire[nt] l’attention de la personne interrogée sur une liste d’éventualités qui la conditionne et limite son champ de réflexion » (Jacquart (1988 : 196)).

Une solution intermédiaire est d’ouvrir légèrement une question fermée en introduisant l’item « autre réponse » qui permet d’évoquer un motif non-prévu par l’auteur du questionnaire, mais cela provoque souvent le risque de recueillir « des réponses en dehors du cadre de référence de la question » (Jacquart (1988 : 197)).

Suivant les conseils de Dussaix & Grosbras (1993 : 71) — « mieux vaut “fermer” les questions en utilisant les résultats d’une étude qualitative préalable » —, nous avons décidé d’utiliser en très grande majorité des questions fermées, auxquelles nous avons parfois rajouté la catégorie « autres : précisez ». Les questions fermées que nous avons élaborées relèvent essentiellement des trois types suivants (Jacquart (1988 : 100)) :

Notes
278.

Jacquart ne donne pas de nom en particulier à cette catégorie, qu’il évoque pourtant (ibid. : 101). Nous avons décidé de l’intituler « dichotomique complexe » par opposition à « dichotomique simple ».