2.2.2. Prétest et corrections

La phase de pré-test du questionnaire auprès d’un petit échantillon est absolument indispensable, comme le soulignent Dussaix & Grosbras (1993 : 70). Elle a pour but général de permettre d’effectuer les changements nécessaires à l’amélioration du questionnaire, et a, selon Jacquart (1988 : 133), plusieurs objets précis, à savoir : « signaler les questions obscures, mal comprises ou ambiguës », « proposer des modifications dans le vocabulaire ou tout au moins relever les mots ou expressions qui nécessitent une explication de l’enquêteur », « vérifier le déroulement logique du questionnaire », « alléger les formulations ‘bavardes’ » et « évaluer la durée de l’interview ».

Les auteurs recommandent, d’une part, que l’échantillon choisi soit d’un minimum de dix personnes (« entre 10 et 30 individus » selon Dussaix & Grosbras (ibid.), entre 10 et 50 selon Tremblay (1991 : 150)) et, d’autre part, qu’il reflète la diversité de la population visée (Dussaix & Grosbras (ibid.), Tremblay (ibid. : 149)).

Une première version du sondage a donc d’abord été administrée en septembre 2002 à douze personnes (dont la majorité faisait partie des assistants de recherche et des réviseurs du Dictionnaire Canadien Bilingue). Plus précisément, l’échantillon sur lequel a été effectué le pré-test était constitué pour moitié, d’anglophones et, pour moitié, de francophones 283 . Les professions des douze personnes interrogées étaient réparties de la sorte : dix professionnels de la langue 284 , et deux scientifiques 285 . On remarquera que, contrairement aux recommandations des auteurs citées plus haut, l’échantillon utilisé ne comportait pas une des catégories visées, à savoir le grand public. Il nous semblait en effet que les remarques des scientifiques suffiraient à nous indiquer si le vocabulaire que nous avions utilisé était trop spécialisé pour un non-linguiste.

Les réponses et les remarques fournies par ces douze personnes ont permis, outre de minuter le temps nécessaire pour remplir le sondage 286 , d’apporter un certain nombre de modifications au questionnaire.

Outre quelques modifications de forme (typographie, numérotation des questions, présentation des tableaux, etc.), les types de changements qui ont été apportés au questionnaire sont les suivants :

Afin qu’il soit possible de voir plus en détail quelles modifications exactement ont été apportées à la version du pré-test pour la version définitive du sondage, le pré-test est inclus dans l’annexe B 288 .

Notes
283.

La répartition par variété de langue était la suivante : 6 anglophones du Canada, 3 francophones de France, et 3 francophones du Canada.

284.

Ces professionnels de la langue se répartissaient de la manière suivante : 1 professeur de langue et traduction, 1 tuteur en rédaction, 2 réviseurs en lexicographie, 6 lexicographes.

285.

Les 2 scientifiques interrogés étaient respectivement 1 professeur de mécanique et 1 ingénieur en télécommunications.

286.

Les estimations donnaient alors un minimum de 18 minutes et un maximum de 45 minutes.

287.

« Question ambiguë : where do you draw the line between technical and non-technical? [...] Qu’est-ce que c’est un dictionnaire sans mots scientifiques et techniques (sic) ? Pour moi, marteau est un mot technique, et pourtant, je m’attends à le trouver dans un dictionnaire général. Un bon dictionnaire général doit inclure les termes les plus courants (ceux qui sont assez fréquents pour qu’on oublie, parfois, ou que l’on ne sache pas, pour les non-initiés, que ce sont des termes. Si je vais directement dans un dictionnaire spécialisé, c’est parce que je conjecture qu’il y a de bonnes chances pour que je ne trouve pas mon terme dans mon Petit Robert) ».

288.

Le lecteur notera qu’il n’y a qu’une version française du pré-test. En effet, les anglophones à qui le pré-test a été administré étaient tous des lexicographes du Dictionnaire Canadien Bilingue, et étaient tous parfaitement bilingues. La version dite « anglaise » du pré-test contenait donc les questions en français (il était d’autant plus inutile de traduire que les questions risquaient de subir certaines modifications), mais les exemples, ainsi que les noms et les tailles des dictionnaires, étaient en anglais. Nous n’avons pas jugé utile d’inclure cette dernière version en annexe.