3.3. Profession des personnes interrogées (Questions A.4, A.5, A.6, A.7)

Nous analysons ici les réponses aux questions A.4 à A.7 en regroupant les réponses selon les trois grands publics cibles identifiés dans le chapitre précédent : (1) professionnels de la langue, (2) professionnels des sciences et techniques, (3) grand public cultivé, lesquels trois groupes sont eux-mêmes subdivisés en personnes déjà formées / personnes en formation. Pour plus de commodité et afin d’éviter l’ambiguïté que créait le terme « professionnel » dans notre appellation antérieure (ce terme recouvrait à la fois des personnes déjà formées, donc véritablement professionnelles, et des gens en formation, que l’on peut difficilement qualifier de professionnels), nous utiliserons désormais les appellations suivantes :

- les langagiers, terme que nous empruntons au français québécois 329 , regrouperont l’ensemble des personnes déjà formées dans le domaine de la langue (« professionnels de la langue ») et des personnes en formation (« étudiants [en langues, en traduction] »);

- les scientifiques désigneront l’ensemble des personnes déjà formées dans le domaine des sciences et techniques (« scientifiques professionnels ») et des personnes en formation (« étudiants [en sciences et techniques] »)

- le grand public cultivé ou GPC regroupera, d’une part, les personnes actives ou inactives n’ayant ni précisé qu’elles étaient étudiantes, ni choisi une profession reliée à la langue ou aux sciences et techniques (« personnes lambda ») et, d’autre part, les personnes en formation (« lycéens » et « étudiants [de matières autres que langue, traduction, sciences et techniques »]).

Etant donné que nous nous intéressons en partie aux étudiants et lycéens dans cette section de l’interprétation des données, nous y avons intégré l’analyse concernant leur niveau d’études. La question relative au niveau d’études dans les sondages (A.7) était une question ouverte. Nous avons regroupé les données, en procédant par équivalences culturelles avec le système d’enseignement français lorsque cela s’avérait nécessaire, selon les catégories suivantes :

Lycéen : Seconde, Première, ou Terminale.
Etudiant :
Premier cycle (DEUG et licence, ou équivalent Bac + 3),
Second cycle (maîtrise, ou équivalent Bac + 4),
Troisième cycle (DEA, DESS, ou équivalent Bac + 5, Doctorat).

Nous avons considéré les (quelques) étudiants faisant des études post-doctorales comme des professionnels, ce qui se justifie d’autant plus que la plupart d’entre eux se sont eux-mêmes classés dans cette catégorie.

Avant de passer aux résultats à proprement parler, mentionnons enfin un problème auquel nous avons été confrontée de manière assez récurrente pour tous les types de sondages : le chevauchement entre diverses catégories. En effet, les catégories de publics cibles que nous avons établies sont très tranchées, ce qui ne correspond pas toujours à la réalité professionnelle. Nous avons donc relevé deux types de chevauchements :

- les chevauchements intra catégories, c’est-à-dire les chevauchements entre sous-catégories d’une même catégorie : certaines personnes se considèrent à la fois comme « déjà formées » et « en formation ». C’est le cas majoritairement des doctorants, qui, parallèlement à leur thèse de doctorat (aspect « étudiant »), effectuent aussi une part d’enseignement (aspect « professionnels ») 330 .

- les chevauchements inter catégories, c’est-à-dire les chevauchements entre grandes catégories : par exemple, certaines personnes se sont classées à la fois dans les professions reliées aux langues et dans les professions reliées aux sciences et techniques (il s’agit ainsi parfois de scientifiques qui effectuent parallèlement des traductions dans leur domaine de spécialité).

Ces chevauchements existent, certes, mais de manière trop peu significative pour qu’il soit justifié d’établir de nouvelles catégories 331 . Il fallait cependant tenir compte de ces personnes par un moyen ou un autre. Etant donné que chaque individu ne doit être comptabilisé que dans une seule catégorie 332 , il a fallu choisir dans quelle catégorie ou sous-catégorie les réintégrer. Nous avons donc établi tout un ensemble de règles pour ces « réintrégrations », qui sont décrites dans l’annexe B, dans laquelle nous présentons également les résultats bruts dans l’ordre hiérarchique suivant : pour chaque catégorie, nous présentons les sous-catégories (dans lesquelles sont intégrés quantitativement les éventuels chevauchements de tous types) ainsi que, à titre informatif, le détail des chevauchements intra-catégories ; enfin, après avoir décrit chaque catégorie et les sous-catégories correspondantes, nous présentons les chevauchements inter catégories.

Notes
329.

Ce terme, répertorié dans le Dictionnaire Robert Québécois, se trouve aussi dans le Meney qui le définit ainsi : « personne dont la profession est en rapport avec le langage, la langue (traducteur, rédacteur, terminologie, etc.)». Nous avons préféré ce terme au terme linguiste, qui peut être compris soit dans un sens trop restrictif (« spécialiste de linguistique »), soit, à l’image de son homologue anglais linguist, dans un sens trop large (comme dans cette définition tirée du Grand Robert : « toute personne remarquable par sa connaissance des langues (traducteur, interprète, professeur ou encore polyglotte) » - nous ne considérons pas les personnes polyglottes comme des professionnels de la langue).

330.

Nous avions déjà soulevé ce problème à propos des doubles réponses concernant la CSP.

331.

Ceci a été confirmé par Penny Gurney, ancien professeur de statistiques à l’Université d’Ottawa, qui nous a conseillée pour l’analyse des données du sondage. Nous tenons ici à la remercier profondément pour toutes ses recommandations, et pour l’attention qu’elle a portée à ce travail.

332.

Ceci a également été confirmé par Penny Gurney.