4.3.1.2. Sous-objectif 3.2 (fin de la question B.12)

Rappel du sous-objectif 3.2 : évaluer l’adéquation du traitement microstructurel actuel des termes dans les dictionnaires généraux aux besoins et aux attentes des divers types d’utilisateurs.

Il a apparemment semblé plus facile aux utilisateurs de s’exprimer sur des problèmes liés à la microstructure ; en effet, on trouve de plus faibles valeurs manquantes que pour les questions reliées à la macrostructure. Mentionnons toutefois en premier lieu une remarque d’ordre méthodologique : nous avons décidé de neutraliser les réponses à la question concernant le degré de satisfaction des utilisateurs quant aux illustrations dans les dictionnaires généraux. En effet cette question a été très mal interprétée par les sondés, qui ont souvent compris illustration dans le sens « exemple d’emploi d’un mot », alors que nous l’utilisions dans le sens de « schéma, image, iconographe etc. », en ayant en tête les illustrations du PL pour les sondages unilingues, et celles de dictionnaires bilingues visuels comme celui de Corbeil (qu’une seule personne a dit utiliser).

Les résultats traités sont présentés dans le tableau synthétique qui suit :

Tableau 13 : Taux d’insatisfaction, par ordre décroissant, du traitement de divers aspects de la microstructure (B.12)
  UniEN BilEN (E-F) BilEN(F-E) UniFR BilFR (E-F) BilFR (F-E)
1 Information sur l’emploi du terme par un autre moyen (15,8 %) Nombre d’équivalents
(30,4 %)
Nombre d’équivalents
(38,0 %)
Information sur l’emploi du terme par un autre moyen
(18,6 %)
Nombre d’équivalents
(35,3 %)
Présence d’indications sémantiques (40,0 %)
2 Information sur l’emploi du terme par un exemple (13,8 %) Présence d’indications sémantiques (25,5 %) Exactitude des équivalents
(28,0 %)
Information sur l’emploi du terme par un exemple
(16,9 %)
Présence d’indications sémantiques (34,7 %) Nombre d’équivalents
(33,1 %)
3 Indication du domaine par une marque
(9,4 %)
Exactitude des équivalents
(23,9 %)
Information sur l’emploi du terme par un autre moyen (23,9 %) Exactitude scientifique des définitions
(17,4 %)
Exactitude des équivalents
(26,9 %)
Exactitude des équivalents
(26,4 %)
4 Clarté des définitions (8,1 %) Information sur l’emploi du terme par un autre moyen
(23,3 %))
Présence d’indications sémantiques (22,0 %) Clarté des définitions (9,7 %) Information sur l’emploi du terme par un exemple
(24,6 %)
Information sur l’emploi du terme par un exemple
(25,6 %)
5 Exactitude scientifique des définitions
(7,9 %)
Information sur l’emploi du terme par un exemple (17,4 %) Information sur l’emploi du terme par un exemple
(16,3 %)
Indication du domaine par un autre moyen
(5,9 %)
Information sur l’emploi du terme par un autre moyen (19,0 %) Information sur l’emploi du terme par un autre moyen (16,5 %)
6 Indication du domaine par un autre moyen
(3,7 %)
Indication du domaine par un autre moyen
(7,0 %)
Indication du domaine par une marque
(5,9 %)
Indication du domaine par une marque
(3,8 %)
Indication du domaine par un autre moyen
(7,8 %)
Indication du domaine par un autre moyen
(7,8 %)
7   Indication du domaine par une marque
(4,2 %)
Indication du domaine par un autre moyen
(5,7 %)
  Indication du domaine par une marque
(3,9 %)
Indication du domaine par une marque
(7,1 %)

Tout d’abord, ce qui ressort de ce tableau est que, de même que pour la macrostructure, le taux d’insatisfaction est relativement faible. Toutefois, certains aspects de la microstructure laissent à désirer, selon l’avis des sondés. Précisons d’emblée que ce sont, dans l’ensemble, les langagiers (pour les sondages anglais) et les scientifiques (pour le côté français) qui se déclarent les plus insatisfaits en ce qui concerne la microstructure. Le grand public a beaucoup moins exprimé son insatisfaction.

Ce qui semble pécher clairement du côté des dictionnaires unilingues est non la définition, mais la mise en contexte du terme (« information sur l’emploi du terme »). Cela confirme que tout ce qui concerne l’usage du terme (exemple, type de discours, construction syntaxique, collocations, etc.) n’est pas encore traité de manière suffisante dans les dictionnaires généraux existants. Ce sont d’ailleurs les langagiers qui s’en sont le plus plaint. Pour ce qui est des dictionnaires bilingues, c’est plus le côté traductionnel qui est mis en cause (nombre et précision des équivalents). Les utilisateurs souhaiteraient également être mieux renseignés sur le sens des termes, puisqu’ils se disent largement insatisfaits du traitement des indications sémantiques dans les dictionnaires bilingues.

En ce qui concerne les définitions, on note une divergence entre sondages français et sondages anglais : alors que pour les sondages anglais (où les langagiers dominent), c’est la clarté de la définition qui est remise en cause, pour les sondages français (où les scientifiques priment), c’est l’exactitude scientifique de la définition qui péche.

Enfin, notons que les indications d’appartenance au domaine, qui sont l’objet de tant de critiques des métalexicographes, comme nous l’avons vu dans le chapitre deux, et de tant de remue-méninges de la part des langagiers, ne semblent finalement pas être si mal traités que cela pour les utilisateurs : les taux d’insatisfaction pour cet aspect est bas.