1. Introduction

1.1. Comment justifier l’utilisation d’un corpus en lexicographie et en terminologie ? — Un corpus, pourquoi ?

1.1.1. Ressources habituelles du lexicographe pour la constitution de ses données

Pour constituer ses données, un lexicographe utilise généralement trois sources (Sinclair (1985)) : (1) son intuition de linguiste, (2) les dictionnaires préexistants, (3) des textes repré­sentant la langue telle qu’elle est réellement utilisée.

Comme nous l’avons précisé dans le premier chapitre, depuis plusieurs années, avec l’avènement de la linguistique de corpus, la troisième source, désormais sous forme de corpus électronique, a pris le pas sur les deux premières. Du côté des dictionnaires unilingues français, ce fut le TLF qui fut le pionnier en utilisant le corpus Frantext, comme l’explique Candel (2003 : 226) :

‘Le TLF innovait largement en étant le premier dictionnaire de langue confectionné dès le départ à l’aide d’un corpus informatisé : c’est un dictionnaire « de corpus », attestant — en principe — ce qui a été trouvé dans cet immense corpus informatisé.’

Pour les dictionnaires unilingues anglais, ce fut le dictionnaire pour apprenants Collins Cobuild English Dictionary, basé sur le corpus The Birmingham Collection of Texts (Sinclair (1987)). Enfin, pour les dictionnaires bilingues anglais-français, ce fut le dictionnaire Oxford-Hachette de 1994, basé sur le corpus The Bank of French (Atkins (1994)).

La nécessité pour une étude métalexicographique comme la nôtre d’avoir recours à un outil tel que le corpus n’est donc pas à démontrer.