2.2.2.2. Textes entiers

Alors qu'il est très courant pour des corpus de langue générale d'utiliser des extraits de textes choisis au hasard (Sinclair (1991 : 19 et 23-24)), cette pratique n'a pas cours lorsque l'on a affaire à des textes de langue spécialisée, comme l'affirment Meyer & Mackintosh (1996 : 268) : “the individual texts in the [terminographical] corpus must be complete.”

Le fait de garder des textes de spécialité dans leur intégralité se justifie de deux manières. Meyer & Mackintosh (ibid.) expliquent d’une part que “For terminographical corpora, text ‘integrality’ is particularly important because of the knowledge-acquisition value of the texts”, et ajoutent d’autre part : “Text sections that are rich in domain knowledge are usually linguistically rich as well.”

Plus précisément, en tant que lexicographe, nous nous intéressons entre autres à des informations linguistiques telles que les éléments de définition. Or Pearson (1998 : 59) relate que d'après son expérience, les définitions ne se trouvent pas nécessairement en début de texte, mais sont généralement éparpillées tout au long du texte (notamment les termes simples sont expliqués d'abord, et les termes plus complexes ensuite).

C'est pourquoi la très grande majorité des textes que nous avons conservés l'ont été dans leur intégralité. Citons néanmoins quelques exceptions :

– quelques articles de quotidiens généralistes ont été raccourcis lorsque seule une partie de l’article concernait les volcans. C’était le cas relativement fréquent des articles de voyage, qui décrivent les volcans comme une partie des attraits du voyage (articles sur l’Italie, Hawaï, les Caraïbes, etc.) ;

– nous n’avons pas conservé l’intégralité des manuels universitaires, étant donné qu’ils portaient sur la géologie en général. Seuls les chapitres (entiers) sur la volcanologie ont été conservés, étant donné que seuls les concepts et termes propres au sous-domaine de la volcanologie nous intéressaient 373  ;

– signalons enfin que nous avons tronqué une partie du texte de Vocation Volcanologue (J.M. Bardintzeff) qui concernait des détails biographiques plus personnels et non reliés directement à la volcanologie.

Notes
373.

Cela n’est pas nécessairement sans poser problème. Comme nous l’avons vu dans la présentation du domaine, la volcanologie est issue en ligne directe de la géologie. Il faut donc être apte, souvent, à maîtriser les concepts de la géologie avant ceux de la volcanologie.