1.3.2. Métaphorisation

Un autre critère d’évaluation de la représentativité de la macrostructure réside dans le recensement des termes de nature métaphorique. Rappelons que certains auteurs, comme Cottez (cf. chapitre deux, point 2.3.1.2.4), préconisent que la métaphorisation d’un mot de la langue générale soit un critère d’inclusion d’un terme. Afin d’effectuer cette évaluation, nous avons regroupé ici tout d’abord les données relatives aux métaphores liées à l’idée de sommeil, présentes surtout en français. Volcan endormi ayant déjà été traité dans le point qui précède, nous nous contentons ici de livrer les résultats concernant les verbes dormir et se réveiller, ainsi que ceux concernant les substantifs réveil, sommeil, repos. Nous incluons également le terme colère, qui a fait l’objet d’une analyse dans le corpus dans le chapitre précédent (cf. chapitre cinq, point 3.3.1.1.3.1).

Tableau 35 : Présence / absence des termes métaphoriques français dans les dictionnaires
  Fréq.
corpus
NPR PL OXHA (F-E) HAR (F-E) LEXVOL DGEO DST
réveil 70 + + +
sommeil 44 (–)
se réveiller 78 +
dormir 37
repos 18  
colère 43 +

Plusieurs constats s’imposent à la lecture de ce tableau.

Tout d’abord, on note que les dictionnaires spécialisés ne répertorient pas du tout les emplois figurés, si ce n’est le LEXVOL pour sommeil. Le résultat a été mis entre parenthèses car sommeil a un traitement assez particulier dans ce dictionnaire : il ne possède pas d’entrée propre, mais se trouve entre guillemets dans l’entrée activité, comme en témoigne l’extrait suivant :

‘Entre ses périodes d’éruption, on dit que le volcan est « en sommeil » ; la durée de ce « sommeil » est très variable.’

Cette absence dans les dictionnaires spécialisés est sans doute dû au fait que ceux-ci ne répertorient pas les sens les moins spécialisés : les spécialistes eux-mêmes ne savent que trop penser, comme en témoignent les guillemets.

On note également que les dictionnaires unilingues français répertorient très peu ces usages métaphoriques. Or, rappelons que colère était un terme fréquent dans la partie française du corpus comparable.

Enfin, ce sont finalement les dictionnaires bilingues qui semblent les plus prêts à accueillir ce genre de terme dans leur nomenclature, sans doute parce qu’il est toujours difficile de savoir si une métaphore dans une langue se traduit par la même métaphore dans une autre langue.