CHAPITRE II :
LE TOURISME AU KENYA : VERS LA « DURABILITE »

2.0 Introduction

Divisé en 6 sections, ce chapitre dressera le bilan de l’évolution touristique : du ‘tourisme aristocratique’ 26 au tourisme ‘démocratisé’ et du tourisme de masse au tourisme durable. Cet éclairage historique de développement du tourisme international permettra plusieurs avancées significatives dans la compréhension de l’univers des activités touristiques. La section 2.1 examinera donc, des contributions du développement du réseau des chemins de fer, du réseau routier, de l’industrialisation, des nouvelles technologies (notamment la technologie aérienne et le Central Reservation System – CRS 27 ). La conjonction de tous ces facteurs a permis le transport de milliers de personnes à des tarifs raisonnables, en rendant le voyage accessible au plus grand nombre. L’esprit d’entreprise et le sens des affaires allaient faciliter l’organisation des déplacements touristiques, surtout dans les années 1950, vers de nouvelles destinations. Ainsi, le tourisme a été établi pendant la période précoloniale au Kenya (section 2.2). Ces deux sections montrent néanmoins, que le développement massif et non contrôlé du tourisme a généré des effets négatifs pour l’environnement et le domaine socio-économique ce qui a nécessité un changement d’idéologie : le tourisme de masse laisserait place au tourisme durable (section 2.3) (Kiss, 1990 ; Olindo, 1991 ; Wood, 1992 ; Lankford, 1994 ; Western et al., 1994 ; Weaver, 1998 ; Arriba, 1999 ; Violier, 1999 ; Kibicho & Dewailly, 2004). Cependant, toutes les activités touristiques, tourisme de masse ou tourisme durable, ont des répercussions socioculturelles et économiques pour les communautés d’accueil (Brandon & Wells, 1992 ; Brandon, 1996 ; Weaver, 1998). Cela nous amènera à la conclusion de ce chapitre dans la section 2.4. Le chapitre traitera donc, la question « du tourisme aristocratique au tourisme durable : une conjonction de divers facteurs ? »

Notes
26.

Cette forme de tourisme était un signe de distinction fondé sur la disponibilité et la culture. C’était une consommation improductive de temps et d’événements exceptionnels qui faisait, en partie, office de marqueur social (Cuvelier, 1998). La satisfaction de voyager réside, pour une part, dans la possibilité d’accéder, par désir de distinction, à des réalités auxquelles d’autres n’ont pas eu accès ou n’auront pas accès – effet réputation, effet prestige.

27.

Par définition le Central Reservation System ou CRS est l’ensemble des systèmes électroniques qui contiennent des informations sur les horaires, le nombre de sièges disponibles, les tarifs et les règles tarifaires des réservations et généralement qui émettent des billets. Ainsi, il permet à la fois de diffuser l’information, de traiter les réservations et d’effectuer la vente. Le CRS est devenu un outil de travail essentiel pour le marché du tourisme international (cf. Vellas, 1996 : 59).