3.3.1 Conséquences touristiques sur l’environnement

Le développement touristique induit des problèmes et des difficultés de gestion des aires protégées. On remarque une importante érosion anthropique liée au passage répété des véhicules touristiques dans le PNA (cf. par exemple photo 01). Le comportement des touristes est un facteur important d’érosion dans le parc, car certains d’entre eux encouragent les chauffeurs-guides à ne pas rester sur la route pendant qu’ils cherchent certaines espèces d’animaux (surtout les Big Five - cf. section 4.3.1 & photo 32). Par ailleurs, le désir d’observer des animaux et de s’approcher le plus possible d’eux pour les voir ou les prendre en photo provoque des perturbations chez les grands mammifères (cf. par exemple photos 20 & 32). Le stress provoqué chez certains animaux par la rencontre fortuite avec les touristes peut les empêcher de se nourrir et les affaiblir jusqu’à provoquer une surmortalité de l’espèce (cf. section 12.2 & légende de photo 17). Ces rencontres peuvent favoriser les migrations de certains animaux en les poussant vers des zones plus inhospitalières. Dans le PNA, lesdites rencontres ont attiré des hyènes et des gorilles près des poubelles des lodges et des campings. Leur fouille les rend de plus en plus dépendants des hommes pour se nourrir. Une telle habitude amène l’animal à perdre petit à petit son statut d’animal sauvage ainsi que sa capacité d’adaptation. En outre, les décharges de déchets peuvent attirer, ou agissez en tant que lieux de reproduction pour les insectes ou/et les rongeurs qui affectent la prédominance de certaines maladies.

Le trafic des véhicules touristiques de plus en plus nombreux provoque de multiples pollutions sur les aires protégées. On peut penser aux gaz 54 d’échappement de ces véhicules et aussi au bruit des moteurs quasi perpétuel provoquant une pollution sonore importante. Ces pollutions peuvent gêner la faune qui peut aussi parfois se faire écraser par les véhicules. L’amélioration des anciennes routes ou la création de nouvelles routes dans une aire protégée provoque une intrusion visuelle voire une artificialisation ou une transformation des paysages.

Les hébergements eux-mêmes provoquent des problèmes liés à la fréquentation touristique, avec des volumes d’ordures qui ne cessent de croître autour des refuges. Ces tonnes d’ordures et de boîtes de conserve déposées à proximité des lodges et des campings sont un problème environnemental important qui provoque également des « pollutions visuelles ». L’assainissement des eaux et le rejet des eaux usées provenant des douches ou des toilettes sont beaucoup plus épineux à résoudre. Les odeurs qui s’en dégagent parfois mises à part, ces eaux provoquent aussi un alluvionnement accéléré de certains fossés et ainsi une modification sensible de la végétation aquatique. On a déjà constaté une pollution de l’eau dans le lodge d’Ol Tukai (cf. figure 4.3). Cela évoque un problème d’insécurité car la sécurité des touristes implique non seulement la sécurité des biens et des personnes mais aussi la sécurité des produits touristiques : sécurité alimentaire, sécurité sanitaire et sécurité d’utilisations d’équipements.

On peut donc dire que la dégradation des aires protégées dépend directement de la pression exercée par la fréquentation touristique, mais elle dépend aussi des conditions intrinsèques de ce même espace : le type des sols, la nature des roches, la végétation, le climat et cætera. Autrement dit, le niveau de la dégradation dépend de la résistivité du milieu. Ainsi, certains milieux naturels sont plus résistants que d’autres aux intempéries et aux « agressions » liées aux activités touristiques.

En résumé, la présence des touristes induit des modifications de l’environnement, dont l’importance dépend du niveau de la fréquentation touristique et de la résistivité du milieu. Mais le tourisme pourrait s’avérer positif pour l’environnement s’il est bien planifié.

Notes
54.

Les gaz d’échappement libérent inclus du dioxyde de soufre, du monoxyde de carbone et de l’oxyde d’azote. L’émission de ces gaz a des conséquences désastreuses sur la flore et la faune et dangereuses sur la vie humaine. Par exemple, l’oxyde d’azote se transforme ensuite sous l’action du rayonnement solaire en ozone résultant de green-house effect !