4.2.2 Topographie
Le bassin d’Amboseli, composant la partie principale du PNA, est un relief peu élevé. La partie Sud-centrale du parc est occupée par plusieurs marais alimentés par les sources souterraines tandis que la moitié occidentale est dominée par le lac Amboseli 70 . Le Lac Amboseli occupe un bon tiers du PNA (figure 4.3). Il est sec la plus grand partie du temps. Il ne se remplit timidement qu’après de fortes pluies, mais son niveau dépasse rarement 50 centimètres (cf. Western, 1994 ; KWS, 1997). Ce lac a une largeur d’environ 9,6 kilomètres à l'extrémité nord et de 3,2 kilomètres près de la frontière tanzanienne (figures 4.1, 4 .2 & 4.3).
L’altitude dans le bassin est très faible mais les côtés est et ouest du lac sont peu drainés. Du lit du lac aux collines environnantes, l’altitude ne varie que de 84 mètres (de 1 134 à 1218 mètres au-dessus du niveau moyen de la mer). Les collines qui bordent la frontière septentrionale du parc forment une ligne de partage entre le bassin d’Amboseli et la canalisation Bissel-Kiboko. Au sud, au pied du Mont Kilimanjaro (photo 10), le terrain s’élève en collines appelées Lemono, Kitirua, Imbireshari et Observation Hill (figure 4.3). Cette dernière est la mieux orientée et elle permet d’avoir une superbe vue circulaire sur le parc et une plongée pittoresque sur les marais et les plaines environnantes. Elle est équipée d’observatoires que fréquentent non seulement les ornithologues amateurs mais aussi d’autres visiteurs curieux d’observations très spécialisées de la nature. C’est le seul endroit où l’on est autorisé (de 9h00 à 17h00) à quitter son véhicule pour monter au « sommet » (cf. figure 4.3).
Le Lac Amboseli et les marais offrent un aspect spectaculaire. Ils sont les supports d’une observation intense de l’avifaune en raison de la très importante richesse biologique. Roseaux, joncs, papyrus, nénuphars y disputent le parc à l’envahissante jacinthe d’eau où vivent des oiseaux aquatiques (cf. photos 33-39) et des crocodiles (photo 30) immobiles entre les papyrus géants. Ie lac et les marais sont en communication plus ou moins permanente avec le système hydrologique du Mont Kilimanjaro 71 (cf. photo 10) et ils couvrent au total une superficie de 40 km², soit 1.3% de la superficie du parc. Ils sont constitués d’eaux peu profondes et abritent une abondante colonie de végétaux et d’animaux aquatiques. Les oiseaux trouvent dans ces écosystèmes des conditions idéales pour se reproduire (cf. par exemple 21 – 35 et annexe A12). Les oiseaux migrateurs, par exemple le saddle-billed stork (photo 37), en bénéficient également. En période de sécheresse, le niveau d’eau baisse considérablement, ne laissant voir qu’un fond d’eau boueuse où vit une végétation sub-aquatique. Il arrive également que l’eau réussisse à passer par des fissures de grès en minces filets (d’eau), puis à cheminer à travers les diaclases. Elle finit par arriver jusqu’à l’air libre, formant le lac Amboseli et les marais centraux (cf. figure 4.3).
Situé en Tanzanie, le Mont Kilimanjaro, est sans doute le plus beau massif montagneux pour l’alpinisme en Afrique. Il est le pôle d’attraction du PNA (cf. section 9.3). Ses altitudes élevées (5 895 mètres à la coupole du Kibo), et les traces omniprésentes de l’érosion volcanique, lui donnent fréquemment un aspect alpestre. Nous ne nous attarderons pas sur la célébrité internationale de la relation PNA-Mont Kilimanjaro. Elle devient symbole et mythe et elle représente pour un grand nombre de touristes interrogés (59%) un objectif et un facteur conséquent dans l’élection de la région comme lieu de vacances. Ils sont venus avant tout pour voir le Big-Five et cette montagne. Un touriste a observé :
‘« …à Amboseli, plus que la faune elle-même et ce paysage austère, ce sont les levers et les couchers de soleil sur fond de Mont Kilimanjaro qui constituent l’un des attraits principaux du parc. Le soir, la montagne est illuminée de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel, rutilante comme un énorme bijou, …et aucun spectacle n’est plus superbe qu’un troupeau d’éléphants alors en contre-jour » (cf. aussi section 9.3).’