4.4 Attractivité touristique dans la région d’Amboseli

La région d'Amboseli est sillonnée par trois circuits touristiques. Le premier part de Nairobi et inclut Amboseli et Tsavo dans un voyage de 3 - 4 jours (Nairobi-Amboseli-Tsavo-Nairobi). Il inclut aussi une excursion 75 à la journée au départ de Nairobi, c’est-à-dire Nairobi-Amboseli-Nairobi. Le deuxième circuit part de Mombasa et relie pareillement Tsavo et Amboseli (Mombasa-Tsavo-Amboseli-Mombasa). Le troisième circuit, de moindre importance touristique actuellement, est Mombasa-Amboseli-Maasai Mara-Tsavo-Mombasa par avion.

Dans la région d’Amboseli il existe plusieurs sources d’attractions touristiques qui favorisent le développement du tourisme si bien que la région est devenue, sinon une région de passage quasiment automatique, du moins une région de concentration humaine surtout pendant la haute saison touristique.

Parmi les grands facteurs favorables au tourisme, celui de la touristicité basique joue un rôle fondamental dans la région d’Amboseli. En effet, l’héritage d’un patrimoine naturel et culturel à la fois spectaculaire et signifiant est l’assurance du développement touristique dans la région. Plus particulièrement, la touristicité basique dans le PNA est constituée par la vie sauvage (le tourisme de safari) (cf. photos 12 - 52), la « culture maasaï » 76 (le tourisme culturel) (cf. photos 09, 54 & 55), les équipements hôteliers et locatifs, les salles de congrès (le tourisme d’affaires) (cf. photos 56 - 58) et le Mont Kilimanjaro (le tourisme d’alpinisme) (photos 10 & 11). Un fois pondérée la valeur de chaque produit touristique, la distribution régionale selon les potentialités de l’offre met en évidence les GRs de Kimana, d’Ololorashi, de Rombo et de Kuku qui disposent de tous les produits touristiques identifiés avec une forte valeur économique. Les GRs d’Olgulului et de Mbirikani sont caractérisées par leur offre diversifiée mais une valeur économique raisonnable. Au contraire, le GR d’Eselengei est caractérisé par une offre relativement restreinte du fait d’un nombre limité de produits de diversité moyenne et de valeur économique raisonnable (cf. figure 4.4).

Figure 4.4 : Valeur économique des GRs d’Amboseli pour les principaux produits touristiques
Figure 4.4 : Valeur économique des GRs d’Amboseli pour les principaux produits touristiques

Source : Modifié d’après Western (1969); KWS (1990; 1997)

Les disparités esquissées et la dichotomie entre les GRs de voisinage du PNA (Kimana et Ololorashi) et les autres dessinent un panorama peu optimiste du développement touristique des GRs les plus défavorisées de la région d’Amboseli. Ils constituent par conséquent une menace pour le développement d’un tourisme alternatif mettant sur le marché de nouveaux produits dans des espaces nouveaux.

La région d’Amboseli ainsi que toutes celles qui ont des parcs nationaux (cf. figure 1.2) sont largement privilégiées par les touristes : près de la moitié des visiteurs américains et la quasi-totalité des touristes internationaux s’y rendent avant de s’intéresser à toute autre région du Kenya (cf. section 9.3). Le développement du tourisme dans cette région est largement dû aux initiatives du KWS. Le KWS a la capacité de dynamiser cette région en identifiant les potentialités et, surtout, en stimulant, promouvant et appuyant les initiatives crédibles, qui contribuèrent au développement local. C’est dans ce cadre que le bureau du Senior Warden du PNA a aidé les groupes de communautés locales dans les GRs à identifier et à promouvoir leurs ressources touristiques en ciblant spécifiquement le tourisme culturel et le tourisme de safari (cf. section 14.1). Le soutien qu’il a offert cependant ne s’élève qu’à 20% du capital total nécessaire à la réalisation du projet identifié. La raison principale de cette stratégie, est que le KWS assiste seulement des groupes afin qu’ils trouvent eux-mêmes les fonds qui leur sont nécessaires. Ainsi, il essaie de dynamiser les potentialités locales en identifiant et en valorisant les produits et les initiatives locales, en créant la diversification et en stimulant les volontés locales. Son intervention n’est donc pas considérée comme un choix imposé mais elle résulte d’une demande de la part de la communauté locale. L’autre raison de cette initiative du KWS a été de diversifier son offre touristique de ‘mono-activité de safari’ 77 dans le parc par la redécouverte des produits uniques. On doit souligner le fait qu’une telle non-diversité, c’est-à-dire une telle normalisation forte des activités touristiques, est interprétée aujourd’hui comme un signe de non-qualité.

Notes
75.

La visite d’une journée.

76.

Une communauté pastorale dans la région d’Amboseli (cf. aussi annexe A4)

77.

Fondé sur l’offre peu diversifiée, il semble que ce modèle n’ait pas su véritablement intégrer les nouvelles attentes des touristes (sports, culture, activités…), les multiples transformations des rapports au temps (multiplication des courts séjours) et la montée de la segmentation. Conçu et imaginé pour une société structurée par des normes de consommation précises, ce modèle symbolise une époque du développement touristique : époque de tourisme de masse. Le modèle d’organisation de tourisme du masse, historiquement forgé et dirigé par les structures d’offre, a éclaté par la différenciation des activités et la diversité des valeurs (cf. aussi section 2.3).