4.4.1 Tourisme de safari

4.4.1.1 Le Parc National d’Amboseli

La création du PNA s’est déroulée dans un contexte bien particulier. Il a été créé en 1899 comme réserve nationale qui couvrait au total une superficie de 13 000 km² sous le nom de  Southern Game Reserve 78   (cf. section 1.1.5) (Reid et al., 1999, Karanja, 2002). En 1948, cette superficie a été ramenée à 3 260 km² et a été rebaptisée Amboseli National Reserve  sous l’administration de l’ancien National Park Trustee. En 1961, l’administration de la réserve a été transférée au Gouvernement local, Elkajuodo County Council. A cause de ses caractéristiques écologiques importantes, la superficie actuelle de 391 km² a été consacrée, en 1971, à la conservation de la nature, à l’amélioration de la flore et de la faune, à la protection de la beauté du paysage et enfin à la promotion du tourisme (Berger, 1996 ; Reid et al., 1999, Karanja, 2002).

Tout petit par sa taille, par rapport aux autres aires protégées au Kenya (une moyenne nationale de 1 183 km²), le PNA fait partie des 17 parcs nationaux dont la superficie est inférieure à 500 km² (figure 1.1 & tableau 2.1). En utilisant les mots de Kessel, il est un des fleurons nationaux kenyans par la richesse et la variété de sa flore et de sa faune (1958). C’est un parc terrestre, situé à environ 240 kilomètres au sud-est de Nairobi, à la frontière tanzanienne. De cette position découlent toutes ses caractéristiques et son avantage majeur : être un site très beau et attrayant pour le tourisme de safari, les touristes, notamment des zones urbaines, ayant la chance d’être dans un environnement « naturel » et en fait « non-urbanisé ». D’ailleurs, on doit souligner le fait que la notion de tourisme se construit autour des thèmes de la suspension de la normalité d’une part et de la libération d’une occupation d’autre part, et enfin de recherche d’une autre réalité jugée préférable. En outre, le tourisme de safari manifeste une aspiration à vivre davantage en symbiose avec les éléments naturels, ce qui marque aussi un nouvel art de vivre avec la nature. Par conséquent, le PNA est devenu la locomotive du tourisme de safari dans cette région.

Pour les touristes de safari, le PNA possède trois atouts principaux : la richesse de sa faune (cf. photos 12 - 47) et sa flore (cf. photos 48 - 52), ses admirables paysages de savane (cf. photos 01, 20, 32 & 53) et sa localisation près du Mont Kilimanjaro (la plus haute montagne d’Afrique) (cf. photo 10), et dont le fleuron pour le visiteur est sans nul doute les élephants (photo 14), d’ailleurs emblème du parc, voire du KWS (Kessel, 1958). Le PNA est le quatrième parc le plus visité par les touristes au Kenya après les parcs nationaux de Nairobi, du Lac Nakuru, et du Tsavo East (tableau 3.1). Toutefois, on doit mettre l’accent sur le fait que la règle de base du tourisme de safari est « ne prendre que des photos, ne laisser que des traces de pas » (cf. annexe A8). En conséquence, le safari chasse est remplacé par le safari photo (cf. par exemple photo 01 & 20) (cf. aussi section 2.2).

Tableau 4.1 : Nombres de touristes aux parcs nationaux au Kenya (‘000)
Tableau 4.1 : Nombres de touristes aux parcs nationaux au Kenya (‘000)

Source : Kenya (1998 ; 2002)

Photo 53
Photo 53

Notes
78.

« Le réserve était immense. Elle s’étendait sur des dizaines de lieues, brousse tantôt courte et tantôt boisée (photo 50), tantôt savane (photos 05 & 51) et tantôt collines (photos 53) et pitons. Et toujours la masse colossale du Mont Kilimanjaro (photo 10), sommet de ses neiges, veillait sur les espaces brûlants et sauvages. Les bêtes étaient partout. Jamais je n’avais vu galoper autant de zèbres… bondir tant de gazelles…» (Kessel, 1958 : 51).