4.4.2 Tourisme culturel

4.4.2.1 Genres de vie Maasaï 79

Comme nous l’avons évoqué dans les lignes précédentes, les Maasaïs forment une communauté pastorale. Dans la région d’Amboseli, elle s’étend sur sept GRs : Kimana, Kuku, Rombo, Mbirikani, Olgulului, Ololarashi et Eselengei (figures 4.1, 4.2 & 4.3). Ces GRs offrent des pâturages et fonctionnent comme un espace de transhumance : l’activité pastorale y a donné lieu à une organisation sociale et à une culture populaire locale qui s’expriment au travers de tout un ensemble de caractéristiques socioculturelles qui sont une des richesses et un des attraits notables de la région d’Amboseli (cf. annexe A4 & photos 54, 55 & 59). Ce travail s’intéressera à Ololarashi et Kimana’ 80 à cause de leur proximité du PNA et à l’étroite relation entre la communauté qui y vit et le développement touristique (figure 4.4). En 1999, Ololarashi avait 103 000 habitants et Kimana 101 500, ce qui fait un total de 204 500 habitants permanents qui ont intérêt à valoriser au maximum leur capital nature et les potentialités qui s’offrent pour le tourisme.

Les genres de vie maasaï se caractérisent par une vie frustre et dure dont les traditions, les coutumes magnifiées ne rendent évidemment pas compte (Kessel, 1958 ; Milley, 1973 ; Berger, 1996 ; Hofmann, 2000). Au regard des autres communautés kenyanes, voire peut-être du monde entier, les Maasaïs « vivent » avec leurs troupeaux dans un quasi-isolement (photo 59). Ils sont le meilleur symbole de « primitivisme » (cf. par exemple Milley, 1973 ; Péron, 2004). La communauté apparaît comme conservatrice de valeurs morales et sa vie comme la sanctuaire des origines, de l’enracinement perdu et le refuge d’une authenticité improbable. La communauté maasaï se considère comme le symbole d’authenticité et de vérité et répresente ce que les autres communautés pensent avoir perdu. Après l’indépendance du Kenya, en 1963, et avec l’intérêt des touristes pour la culture maasaï 81 , la communauté a commencé à recevoir des visiteurs. En conséquence, plusieurs centres de la culture des Maasaï ont été établis dans la région d’Amboseli (cf. figure 4.3). Ces centres organisent des visites culturelles, des présentations traditionnelles où l’on découvre des beaux costumes traditionnels et de magnifiques danses folkloriques (Hofmann, 2000) (cf. photo 55). Les touristes peuvent aussi acheter des souvenirs maasaïs, bien qu’ils n’aient rien en commun avec ce qu’on utilise dans la vie quotidienne habituelle. Cette tradition est d’ailleurs actuellement reprise mais dénaturée par les groupes folkloriques et par l’artisanat d’art dans presque toutes les destinations touristiques au Kenya, pour des raisons purement économiques.

Notes
79.

La culture maasaï (cf. annexe A4).

80.

Faute de moyens, le champ spatial et temporel de cette étude a dû être limité.

81.

La culture maasaï (cf. annexe A4).