10.3.5.1 Group I: Les opérationnels (n = 116)

Soixante six pour cent de l’échantillon de la communauté locale est intéressé par la participation à la planification et à l’exécution des projets d’activités dans le PNA. On peut les appeler Les opérationnels. Ce groupe a un âge moyen de 48 avec des niveaux d’éducation relativement bas.

Les membres de ce groupe n’ont pas accordé plus d’importance au rôle du PNA que d’autres dans la conservation de l’environnement. Ils préconisent l’utilisation des ressources du PNA et leur représentation dans le processus décisionnel concernant le parc sur des questions touchant l’avenir de leur communauté. Il y a certainement beaucoup d’avantages potentiels à l’implication de ce groupe dans la gestion de PNA. La légitimité du projet de conservation de l’environnement ou de développement touristique, par exemple, sera renforcée si une telle participation signifie que les résidents locaux ont une grande influence dans le développement qui affecte leurs vies. Plusieurs chercheurs ont noté que la participation de personnes locales dans un projet de développement peut être profitable grâce à la connaissance locale (Kiss, 1989 ; Dieke, 1991 ; Weaver, 1998 ; Hall, 2000). Une telle participation rassemblera des points de vue et des capacités d’acteurs locaux qui aboutiront à une compréhension plus riche des solutions menant à la formulation de politiques de développement plus innovatrices (KWS, 1991 ; Simmons, 1994 ; Reid, 1999 ; Bramwell & Sharman, 2000). D’ailleurs, l’importance ou l’utilité de faire participer les populations autochtones au développement touristique peut être justifiée par les faits suivants :

  • les décisions prises par les gestionnaires d’une aire protégée ou les administrateurs d’un projet touristique influencent l’évolution de la communauté locale. En conséquence, des locaux devraient avoir le droit de formuler clairement leurs aspirations corncernant l’avenir de leur communauté. C’est certainement une idée qui soutient certaines théories de développement de la communauté telles que ‘développer avec les habitants locaux plutôt que pour eux’ (cf. Arnstein, 1969 ; Kibicho, 2004), et
  • l’inclusion de tous les acteurs qui sont affectés par la politique de conservation de l’environnement ou/et de développement touristique reflétera un point de vue plus large, soit plus réalisable et ainsi plus facile à mettre en application.

De toute façon, des interventions isolées, avec des moyens inégaux, ne peuvent qu’accroître les écarts entre les bénéficiaires (individus, entreprises, Gouvernement et environnement). Murphy est aussi persuedé que la planification participative équilibre mieux les orientation environnementale et commerciale du développement touristique :

‘« La participation de la communauté locale pourrait fournir un équilibre aux objectifs à court terme des secteurs commerciaux, et encourage une plus grande diversité et un parfum local dans les projets… » (1985 : 171).’

La participation de la communauté locale au développement touristique n’est pas simplement une question de relations publiques ; elle peut jouer un rôle dans l’exécution du projet. Une fois que le projet a été approuvé, les groupes de pression actifs de la communauté peuvent devenir une force efficace en aidant à cette exécution. Réciproquement, l’exécution est susceptible d’échouer sans réponse positive de la communauté concernée à l’appui du changement. Cependant, on devrait noter qu’il n’est pas facile de réaliser ladite réponse dans la région d’Amboseli car la richesse et le pouvoir tendent à être distribués très inégalement. On peut donc avancer que ce sont des considérations d’équité qui expliquent que ces actions doivent être attribuées de préférence à l’échelon central. En conséquence, la politique de gestion et les pratiques institutionnelles peuvent limiter la participation de la communauté locale à quelques membres et quelques groupes d’acteurs dans le processus de développement.