11.1 Produits touristique

Le concept de produit touristique est ambigu. Parfois, il s’agit d’une prestation de service, parfois d’un bien, et parfois d’une combinaison des deux. L’OMT (1993a : 20) note « ‘qu’un produit est touristique dès que sa consommation est effectuée par un touriste dans l’intention de faire du tourisme’ ». Ainsi, cette définition englobe aussi bien des espaces (paysages, ville, monument, aires protégées…) qui, aménagés et rendus attractifs, peuvent être commercialisés, que des événements (jeux olympiques, coupe du monde de football, célébrations religieuses…) ou encore des équipements (un hôtel, un palais des congrès…). Tous ces éléments peuvent faire l’objet d’une démarche marketing pour être « vendus » au public comme un produit touristique ou une partie d’un tel produit. En outre, le tourisme semble prendre une dimension psycho-sociologique de plus en plus affirmée. Par exemple, la sacralisation d’événements tragiques pour répondre à des besoins de contemplation, de curiosité et de voyeurisme, transforme le drame en attraction touristique, ce qui est le cas à New York : la ville connaît un afflux touristique croissant à cause de l’événement tragique qui l’a frappé le 11 septembre 2001, avec la destruction du World Trade Center.

La vente de produits touristiques bien adaptés aux goûts des clientèles, proposés à un prix compétitif, assurés d’un ‘rapport qualité-prix’ 137 satisfaisant constitue les conditions essentielles du succès commercial pour les fabricants et les distributeurs de ces produits. D’ailleurs, le touriste « moderne » est de moins en moins prêt à prendre des risques sur la « qualité » du produit/service touristique, telle qu’il l’imagine ou qu’il la souhaite. Dès lors, la qualité du produit touristique englobe non seulement des objectifs socio-économiques, mais aussi des préoccupations à caractère environnemental. Cette attention à la qualité de la part du consommateur (touriste) favorise les grands opérateurs qui ont la possibilité de tester les prestations qu’ils vendent et qui peuvent donner une garantie, au détriment des petits opérateurs qui garderont tout de même le quasi-monopole de l’insolite, de l’exotique et de l’originalité. Cependant, à cause de leurs caractères spécifiques les produits touristiques présentent un vrai défi pour leurs marketeurs et distributeurs pour tous les opérateurs. Ils ont cinq caractères principaux : hétérogénéité, inélasticité, intangibilité, complémentarité et inséparabilité.

Notes
137.

Le touriste exige une réponse de qualité à un prix qu’il considère comme juste. Mais cette notion de ‘juste prix’ est variable. Pour certains, il sera forcément le prix le plus bas, d’autres y incluront des paramètres supplémentaires : services, image… On doit souligner le fait que le touriste ne demande qu’à être pris en charge mais non à être utilisé (cf. par exemple, Bergery, 2003 ; Spindler, 2003).