12.1 Rôle de la communauté locale dans le développement touristique

Le développement touristique dans la région d’Amboseli ne peut pas dépendre de la seule responsabilité des professionnels ou des agents de promotion et de développement local. Au contraire, c’est de l’ensemble de la population que doivent surgir des réponses actives. En conséquence, dès le début, les projets touristiques doivent être conçus en concertation et avec la participation des résidents locaux. Cette médiation a pour but d’harmoniser les mises en œuvre qui peuvent s’avérer antagonistes. Par ailleurs, ce sont les résidents, qui doivent être les gestionnaires de l’espace touristique (cf. figure 5.2).

Mais un véritable gestionnaire a besoin de capacités importantes, de formation et d’acquisition d’aptitudes en matière de tourisme durable, ce qui parait intéressant pour éviter la situation actuelle où des populations locales sont marginalisées dans les activités touristiques de notre région d’étude. Autrement dit, tant que les problèmes de communication, de formation et de qualification ne seront pas résolus, l’implication des résidents, en tant que véritables acteurs du développement touristique, restera une utopie. Comme Arriba (1999) pourrait le dire, la diffusion et l’exploitation d’informations, ainsi que l’échange d’expériences entre différentes régions touristiques kenyanes ayant des caractéristiques similaires entraîneraient une plus grande implication des résidents locaux. D’ailleurs, de tels échanges éviteraient l’automatisme de certains comportements calqués sur des modèles techniques de développement implantés a priori (Dieke, 1992 ; Clary, 1993 ; Arriba, 1999 ; Bergery, 2003).

Comme Jurowski et al. (1997:32) l’observent, « ‘pour éviter les conflits potentiels à craindre et éliminer ceux qui existent, une information suffisante est autant nécessaire que la participation de tous les acteurs à la planification et aux projets de développement… ’». Cela est une approche efficace grâce à laquelle le développement touristique sera accepté et diffusé comme une innovation. L’élaboration de plans de qualité et de projets généraux et particuliers ne suffit pas. Il faut aussi que les acteurs locaux aient les compétences nécessaires pour les mettre en oeuvre. Pour les groupes « écocentrique » et « anthropocentrique », cette harmonisation inclut une information améliorée sur les projets touristiques qui respectent leurs intérêts respectifs. De même, une formation professionnelle et une information régulièrement mise à jour des produits/services touristiques est nécessaire, afin qu’ils puissent s’adapter à la demande des catégories différentes de clientèle (cf. sections 7.3 & 8.5).