12.3.1 Capacité de charge écologique

La notion de capacité de charge écologique appliquée aux aires protégées insiste sur la notion de seuil limite biologique et physique de tout espace soumis à des activités récréatives. Ce seuil peut concerner soit un élément de l’écosystème, soit l’écosystème tout entier, soit le plus souvent les deux à la fois. Sa détermination est influencée par la qualité de l’écosystème : le plus menacé, le plus rare, le plus exceptionnel et le plus spectaculaire (OMT, 1992 ; Richez, 1992 ; Deprest, 1997). Dans cette perspective, tous les éléments constitutifs d’un écosystème sont pris en compte tant dans leur spécificité que dans leurs interrelations.

Toutefois, il est essentiel de prendre en compte non seulement les conséquences de la demande touristique sur les aires protégées, mais aussi les effets de l’action humaine en dehors de ces zones. Par exemple, la surpâturage des prairies dans les GRs par la communauté maasaï dans la région d’Amboseli ; l’utilisation massive d’insecticides au nord du PNA par les agriculteurs. Les notions de surexploitation des pâturages et de surpopulation animale sont en réalité beaucoup plus complexes qu’il n’y paraît. La complexité d’un système pastoral traditionnel est telle qu’il est particulièrement difficile de déterminer avec précision et d’associer un nombre de têtes de bétail à une zone délimitée de pâturages.

Par ailleurs, on doit souligner que les effets touristiques sur l’environnement dépendent conjointement de la ‘vulnérabilité des milieux’ 144 et de la charge touristique (Effet touristique = vulnérabilité des milieux X charge touristique). L’hypothèse dans cette équation est que la charge touristique est proportionnelle à la fréquentation touristique. Cependant, il y a toujours un aspect qualitatif qui dépend du comportement des touristes.

Notes
144.

La vulnérabilité du milieu dépend de la vulnérabilité intrinsèque (nature des sols, des pentes et cætera), et de la vulnérabilité spécifique qui est liée aux actions anthropiques et au temps.