13.1 Sur quels critères peut-on fonder un développement touristique durable ?

Le tourisme durable constitue un des fondements principaux de la réussite de l’intégration de l’activité touristique dans les objectifs du développement économique d’une destination donnée. La planification et l’aménagement intégré peuvent en effet procurer un cadre plus cohérent pour la mise en œuvre d’un développement touristique mieux maîtrisé (Wood, 1991 ; Dewailly, 1995 ; 1997 ; KWS, 1997 ; Bergery, 2003). Le tourisme mal planifié se solde par une dégradation du milieu naturel et du patrimoine socioculturel (cf. chapitre III). Un bouleversement des modes de vie de la communauté d’accueil peut rendre le tourisme inacceptable, surtout lorsqu’il y a concurrence entre les habitants et les touristes, d’une part, et la population locale et les gestionnaires des aires protégées, d’autre part, pour l’accès aux ressources naturelles, aux infrastructures et aux équipements publics (KWS, 1990 ; Deprest, 1997 ; Hazebroucq, 1999 ; Vellas & Barioulet, 2001). Par conséquent, la planification a un rôle important dans la réussite du développement touristique dans les aires protégées. En outre, il convient de constater que les ressources disponibles pour le développement touristique, dans ces zones, sont souvent insuffisantes et, en fait, ne peuvent pas être mobilisées partout en même temps. Cela suppose des choix qui sont classés selon les priorités d’une aire protégée concernée.

Les conditions du fonctionnement socio-économique actuel dans la région d’Amboseli exigent, maintenant plus qu’autrefois, une combinaison de plusieurs activités d’une façon dynamique pour chacune, même si une hiérarchisation et un zonage à plusieurs échelles sont indispensables. Un tel principe de combinaison des activités, dont dépend l’avenir de la région d’Amboseli, se heurtera sans doute à des conflits, dans un contexte de décentralisation de l’aménagement de l’environnement. Ces conflits pourraient être identifiés par quelques indicateurs 156 . Les indicateurs aideront à observer des tendances, à désigner des points encourageants ou très déficitaires et donc à cerner les axes à renforcer, les actions à mettre en place à l’avenir. Ils ne constituent pas néanmoins une mesure exhaustive et, selon les destinations, les types d’acteurs (habitants locaux, gestionnaires de parc, touristes…), on opérera des choix différents. Ces choix des indicateurs sont faits en fonction des points révélés par les opérations préalables de diagnostic (Runte, 1987 ; Getz, 1993 ; OMT, 1997 ; Funnel, 1999 ; Hall & Page, 1999 ; Vellas & Barioulet, 2001 ; Spindler, 2003). D’une façon générale, il existe deux types d’indicateurs qui doivent être privilégiés dans le cadre de la planification du tourisme durable : les indicateurs environnementaux et les indicateurs socio-économiques. Les indicateurs de durabilité fournissent une mesure de la viabilité à long terme d’une destination touristique basée sur le degré auquel ses systèmes socio-économiques et environnementaux sont efficaces et intégrés (Getz, 1993).

Notes
156.

Un indicateur ou un ensemble d’indicateurs aident une destination touristique ou la communauté locale à déterminer où elle est (la situation présente), où elle va (la situation à venir), et la différence entre ses buts et la réalité.