15.3.1.1 Nouvelles compétences à promouvoir

Un proverbe chinois dit sagement : « ‘donne un poisson à un pauvre, il mangera un jour. Apprends-lui à pêcher, il mangera toujours ’». Cette sagesse peut s’appliquer à la prise en considération de la pauvreté dans la région d’Amboseli. Il ne s’agit pas seulement, de donner des aumônes aux membres de la communauté locale ; il faut leur apprendre comment ils peuvent participer au tourisme afin d’en profiter de manière permanente et durable.

Le développement touristique, voire l’utilisation du PNA doivent s’effectuer dans le dialogue et la tolérance, avec une participation active de la communauté d’accueil/locale dans les prises de décisions. En conséquence, la gestion et le contrôle des ressources naturelles doivent s’effectuer selon des principes qui correspondent au mode d’organisation des communautés concernées : programmes de formation et de recherche qui promeuvent et surveillent l’utilisation des ressources naturelles selon de méthodes nouvelles respectant les rythmes de vie des communautés locales, création des petites entreprises touristiques tout en favorisant les activités de production qui existent déjà. Ces microprojets doivent être compatibles avec la nécessité de conservation du milieu naturel. Une telle démarche contribuera à un développement durable et à la conservation des richesses patrimoniales naturelles. Le chapitre X a souligné le rôle essentiel que les populations locales doivent et peuvent tenir dans ce but.

Cependant, on doit mentionner que seule une éducation appropriée, consciente des besoins de la sauvegarde de l’environnement tout en garantissant les intérêts de peuples locaux peut contribuer au succès d’une aire protégée (KWS, 1994 ; IUCN, 1991 ; Wood, 1992). L’éducation du public reste le meilleur moyen de maîtriser les conséquences indésirables des activités touristiques. Du point de vue général, c’est le rôle des (éco)musées, des centres d’information, de l’école aussi, qui a pour fonction d’éveiller le sens civique des enfants et leur respect de la nature. C’est une entreprise sociale de longue haleine dont on peut espérer des résultats intéressants pour l’avenir et les écosystèmes naturels en général. Développer l’éducation et la sensibilisation des touristes aux problèmes de la nature permet d’agir sur leurs comportements. Ainsi, les professionnels du tourisme, les gérants et les animateurs spécialisés ne peuvent plus fuir leur devoir d’informer le touriste sur le contexte socio-économique et environnemental de la région visitée. De telles informations aideront les touristes à comprendre et à respecter le mode de vie de la population locale, ce qui favorisera l’interaction socioculturelle ainsi que la bonne entente entre des individus issus d’horizons très différents. Ces informations peuvent être diffusés par des panneaux d’information et par la distribution de documentation gratuite sur le parc et sa politique. Il s’agit aussi de renforcer les possibilités de contrôle des organisations internationales pour « moraliser » le tourisme.

En général, la connaissance des objectifs du tourisme durable, le partage de cette culture tout en respectant les intérêts propres à chaque type d’acteurs sont essentiels pour son développement. L’information de tous suppose une formulation théorique accessible et bien diffusée, ce qui est loin d’être le cas dans la région d’Amboseli. Cette étape du « partage » est une condition sine qua non. Par ailleurs, il faudra savoir mieux vendre, mieux communiquer mais aussi mieux gérer les ressources locales ainsi que, les champs de compétences auxquels les verticalités actuelles ne sont pas préparées.