Un clergé

L’institution, confrontée au problème du grand nombre qu’elle à elle même engendrée, va décentraliser les lieux de culte (la paroisse va devenir une subdivision du diocèse) et démultiplier les moyens de sa présence pour maîtriser cette croissance, l’assumer de manière responsable et lui donner sens. L’évêque est responsable de la vie de l’Eglise dans son diocèse et dans les paroisses qui le composent. Il dispose d’un clergé qui, pour le représenter, agit par délégation. Durant un temps, les sacrements demeureront les prérogatives de l’évêque mais très vite, les prêtres seront habilités à administrer baptême et eucharistie. Ostensiblement, leur autonomie grandit. En 314, lors du concile d’Arles, la paroisse prend une nouvelle consistance que confirme la résidence du ministre du culte attaché à la communauté.

Ce dispositif ne répond pas uniquement à des problèmes organisationnels mais il s’agit par la même de sauvegarder l’identité et l’unité de l’Eglise dont l’évêque demeure le garant. C’est sa présence, par délégation, qui assure l’universalité de l’Eglise, sa catholicité, dont l’eucharistie est le sacrement par excellence. Pour assumer une telle responsabilité, l’Eglise catholique va miser sur l’épiscopat et le clergé qui le représente et ce jusque dans la moindre paroisse. L’universalité de l’Evangile, confondue avec celle de l’Eglise va être confiée à un corps spécialisé et très hiérarchisé. Le prêtre officiera au nom de la communauté qu’il administre. C’est ainsi que seul le sacerdoce conférera le pouvoir sacramentel.