A. Dimension institutionnelle

Le Code de droit canonique traduit juridiquement le fonctionnement, la mission et l’organisation de l’Eglise. La formulation de base de l’identité de la paroisse se fonde sur le droit canonique de 1917, revue après le concile de Vatican II, en 1983. Comme cela a été dit auparavant, l’Eglise catholique est avant tout universelle – katholikos -. Dans cette universalité, à travers les pays et les âges, se sont constituées des Eglises apostoliques ou particulières. La cellule de base était alors le diocèse et non la paroisse qui n’en était qu’une subdivision, le dernier degré de sa localisation. Certes, la paroisse n’est pas l’unique mode d’organisation mais elle est le premier lieu de sa visibilité participant à la fois à ses caractères apostolique et universel. C’est donc à partir du diocèse que se fera celle de la paroisse et non l’inverse.

Cette double entrée, juridique (droit canonique) et institutionnelle (diocèse), permet de tracer les contours de la paroisse 11 . Elle est une cellule distincte d’un diocèse et rassemble en son sein, et, par induction, en celui du diocèse, les « fidèles qui habitent ce territoire » (canon 372). Le pouvoir déterminant de la localisation – du territoire-, introduit une ambiguïté lorsque l’établissement des paroisses se fait à partir des communautés de croyants, constituées par des chrétiens dont le seul fait de résider en un lieu donné les rend membre à part entière de la communauté. Cette équivoque tend à disparaître lorsque l’on précise que le territoire est et n’est, fondamentalement, que déterminatif. Il délimite avec précision l’espace concret du diocèse ou par décision de l’évêque, celui de la paroisse. La communauté de croyants est et n’est que constitutive, elle établit juridiquement « la portion du peuple de Dieu » formant ou et l’autre de ces formes de territorialisation. Cette territorialité est primordiale car elle garantit l’universalité de l’Eglise catholique. La notion biblique et théologique du peuple de Dieu a été remise en valeur lors de Vatican II.

Notes
11.

les ouvrages sont nombreux . Outre les textes officiels, traduits par l’Institut Catholique deParis, citons : SERIAUX A, 1998 « Le droit canonique », Paris, PUF ; « Le droit canonique » coll : Que sais-je ? , Paris, PUF, n° 779, 3ème édition juin 2002 .