L’effondrement des ancrages traditionnels ou des repères de l’existence individuelle et collective laisse les hommes déboussolés. Tous vont et viennent en quête de modèles d’identification, de caps à suivre, de boussoles ou de phares dans la nuit. Beaucoup qualifient cette situation, comme Gilles LOPOVETSKY, « d’ère du vide ». Les prêcheurs et les marchands foisonnent mais à qui se fier ? Au gré des surenchères et des publicités, on va des uns aux autres ; on progresse à tâtons par accumulation de consommations successives, guidé par les occasions et les produits qui se présentent. Le déracinement les a mis en mouvement. Ce phénomène, cette « mobilisation » annonce-t-elle la redécouverte d’une forme de nomadisme culturel, cultuel et social que la société trop installée et satisfaite avait oubliée ?
MONGIN O, 1991, « La peur du vide » Paris Ed du Seuil.