A.Une dissémination…géographique.

Cette réalité ne semble pas de prime abord concernée l’Eglise catholique – de part sa position dominante- et pourtant, elle est inscrite à travers les attentes exprimées à l’égard de l’Eglise : une demande rituelle d’abord, qui concerne les rites de passage : à ces moment charnières de l’existence que constituent la naissance, le mariage ou la mort, s’affirme l’obscur désir d’être reconnu et confirmé dans son identité. Le seuil à franchir, avec les sentiments ambivalents qu’il peut susciter, réactive la conscience d’appartenance à une communauté de foi, ou plus exactement, à une tradition, une filiation. Cette demande rituelle se trouve complétée par une demande d’éducation religieuse des enfants où se joue, parmi bon nombre de motivations, le désir d’une transmission d’une identité. Le lien à travers une communauté religieuse se structure au travers des rites – le thème sera développé dans cette thèse, et il n’est pas étonnant que l’isolement réveille cette demande rituelle.

La solitude suscite aussi une attente affective : d’où l’intérêt porté aux rencontres, où s’expriment une reconnaissance commune. L’isolement ou la sensation d’isolement de la diaspora donne naissance à de petits groupes aux rapports chaleureux et à des rassemblements où la dimension de fête et d’affectif sont importants. L’éloignement géographique participe paradoxalement à la richesse de la vie communautaire. Il n’est pas rare que ces communautés en diaspora, dégagées des modèles traditionnels, deviennent d’authentiques « lieux » d’innovation d’une vie ecclésiale renouvelée.