II. Pluralité de lieux de référence, chronologie de stratégies.

Les paroisses perdent leurs prêtres et les pratiques s’effritent donc. L’Eglise catholique qui a quadrillé le territoire et organisé la vie quotidienne de la population Française, cède donc la place à une religion de conviction pour certains, ou devient, pour la plupart : « une institution de service où l’on passe pour satisfaire un besoin particulier mais à laquelle on n’est pas nécessairement attaché » 32 . Dans un cas comme dans l’autre, elle semble se traduire par une multitude de lieux, éclatés, dont la visibilité n’est pas toujours évidente – et c’est bien un des objectifs de cette thèse, de les rendre visible, dans le diocèse de Saint Etienne- et selon des rythmes variés.

Cette situation, dans le catholicisme, n’est que le reflet des mutations de la société : individualisation, mobilité, médiatisation…. Tout un ensemble de phénomènes qui ont déjà été développé auparavant. Si, autrefois, l’office dominical était le lieu de l’expression de la foi dominant, les modalités d’expressions de la foi sont bel et bien devenues aujourd’hui multiples et mouvants. On ne peut plus mesurer le degré de catholicité uniquement à l’aune de la pratique dominicale. Mais cette pluralité de lieux, de communautés s’inscrit aussi dans une évolution des modalités de présence de l’institution dans la société.

Notes
32.

ROUTHIER G, 2001, in « Esprit et vie » n°45 page 4