B. La prégnance du mouvement synodal

Le succès qu’ont connu les synodes diocésains n’est probablement pas étranger à la prégnance de semblable orientation idéologique et pastorale. Les vastes enquêtes qui ont généralement servi de prélude à leur engagements se sont révélées implicitement porteuses d’une disqualification des organisations militantes en tant que sources d’informations patentées naguère encore en position dominante parce que détentrices d’un savoir spécifique et sans réel équivalent sur l’environnement social de l’institution religieuse diocésaine. Le synode est, par lui-même un vecteur d’information et de communication. Comme le soulignait Mgr Eyt évêque de Bordeaux, dans l’éditorial du livret expliquant le synode conduit en 1990 : « le synode est une démarche qui essaiera de toucher toutes les paroisses, toutes les communautés, tous les mouvements, tous les services ». Cette attention délibérément portée aux structures locales n’amène-t-elle pas à une restauration pure et simple de la paroisse d’hier ? Le propos épiscopal n’en insiste pas moins sur les atouts d’une nouvelle territorialisation de l’engagement pastoral dont les vertus paraissent tenir, au sein du système social, à la relocalisation du mode de production du lien social. C’est dans cette perspective qu’il convient de situer l’appel en faveur de la constitution d’espaces de solidarité et, plus largement, le passage escompté de l’appartenance sociale à celle spatiale comme référent institutionnel dominant. L’attention généralement portée en fin de processus synodal au redécoupage du territoire diocésain : paroisses nouvelles, relais paroissiaux, secteurs ou zones, confirme et conforte tout à la fois cette tendance à la reterritorialisation du système d’action religieux sur fond de subordination croissante du courant pastoral issu des mouvements d’action catholique.