V. Enjeux ecclésiologiques autour de la recomposition du diocèse de Saint Etienne

L’enjeu ecclésiologique des instances diocésaines était de savoir comment réaliser l’unité dans la diversité, une unité qui ne soit pas uniformité, une diversité qui ne soit pas anarchie. Cette recomposition nécessitait deux préalables : une consultation des personnes intéressées dans les paroisses et un souci de redéfinir les rôles respectifs des prêtres et des laïcs. Mais dès les prémices de la recomposition, de nombreuses interrogations furent pointées comme autant d’écueils à éviter et de défis à relever : quelle importance accorder aux consultations préalables, un synode ou pas ? Quel type de découpage, un changement d’échelle ? Question de vocabulaires : paroisse, paroisse nouvelle, communautés, relais paroissial, secteur… ? Il s’agissait de baliser la recomposition pour la rendre lisible et dynamique.

Alors que les prêtres et les chrétiens sont de moins en moins nombreux, moins visibles, comment ne pas perdre la présence traditionnelle de l’Eglise à la vie quotidienne des paroissiens. Il s’agissait bien d’inscrire le religieux dans la trame de la vie donc de la proximité et non comme un service spécialisé. Là, la question de la mentalité, des charismes et du nombre de personnes à qui l’on confie une tâche rejoint celle purement organisationnelle. La question de la proximité reste centrale mais oblige à se poser celle de la mobilité. Si les individus prennent l’habitude d’organiser leur vie comme un itinéraire, on peut légitimement – et c’est aussi ce qui a rendu nécessaire la recomposition- s’attendre à ce qu’ils prennent l’habitude, « chrétienne », de passer d’un lieu à un autre. Ces mêmes individus n’attendront pas de pouvoir disposer au même endroit de tout ce qui leur est nécessaire pour nourrir leur foi et ce quelque soit son niveau. Il semble inopportun et irréaliste d’imaginer un nouveau quadrillage, à une autre échelle. Il est plus juste de se demander comment les différents acteurs de la vie ecclésiale pourront se retrouver et harmoniser leurs actions. D’où la question : comment la paroisse nouvelle peut-elle articuler avec d’autres propositions d’Eglises comme les aumôneries, instances de formations, mouvements apostoliques….. Comment harmoniser, comment ouvrir des parcours, des itinéraires qui permettent une certaine cohérence ?