B. La religion comme organisation

L’objectif est de donner du sens à la réalité sociale. La religion est un principe d’organisation de l’action collective humaine. Elle est l’expérience du sacré et l’organisation de l’action collective qui se crée autour de cette expérience. La religion, a fortiori le catholicisme est bel et bien une organisation. C’est un ensemble de personnes ayant une hiérarchie interne, fonctionnelle, plus ou moins structurée afin d’atteindre des objectifs communs. Plus une religion s’institutionnalise plus la tendance à l’indépendance des citoyens se développe et la présence d’un clergé est essentielle pour définir le poids organisationnel d’une réalité socioreligieuse. D’un point de vue sociologique, le clergé est un groupe de personnes que leur formation permet d’acquérir un habitus spécial qui leur permet de vouer leur vie à l’organisation en en devenant un élément organique et fonctionnel. Dès lors, nous sommes amené à nous demander, pourquoi une religion s’organise-t-elle ?

L’armature juridique et administrative que l’Eglise se construit au fil du temps lui sert pour se définir comme sujet ou acteur collectif capable d’agir par elle-même avec autorité, rivalisant avec d’autres pouvoirs qui ont cherché à lui disputer la suprématie. Ainsi, le champ religieux catholique devient auto référencié. C’est de l’intérieur de lui-même qu’il tire son principe de fonctionnement et de légitimation. Or, comme nous l’avons vu précédemment, le catholicisme est en crise : désagrégation du sens de l’appartenance et perte relative du sentiment de peur de la mort.