On lit sur leur figure, la bêtise la plus complète. Chez eux tous il y a force croix, christs, vierges, saints, reliquaires et tous les oripeaux du catholicisme. Tous sont plongés dans la dévotion et la superstition. 74 » Tel était le tableau peu glorieux que faisait la militante ouvrière Flora TRISTAN de sa description de Saint Etienne. i la ville traîne comme un boulet depuis longtemps cette image d’une ville industrielle, laborieuse, crasseuse, le noir s’associe aussi à la couleur de la soutane du curé. Saint Etienne, ville de dévots ? Certainement pas, il serait plus juste de dire, comme le soulignait André VANT dans une remarquable monographie de la ville qu’il n’est plus nécessaire de présenter : « Ville noire, peuple grossier ayant le respect de l’ordre établi ». Paradoxalement, jamais une ville Française n’a inspiré autant le changement chromatique et l’on peut avancer que Saint Etienne est une ville de couleurs.
TRISTAN.F, 1843-1844 , « Le Tour de France : Etat actuel de la classe ouvrière sous l’aspect moral, intellectuel et matériel. »Paris, ed Tête de Feuille, 1973, 292 p&ages. (p126 à 141 pour Saint Etienne)