Le travail conduit par EPURES (agence d’urbanisme de la région stéphanoise) à partir du recensement INSEE de 1990 voulait rendre compte de l’évolution de la population et du logement à partir de différents indicateurs comme : catégories socioprofessionnelles, taux d’activé, taux de chômage, évolution démographique, taille des ménages, population du parc social, taille des logements... Le découpage en 47 quartiers, soit 19 de plus que l’INSEE, voulait offrir une image plus fine des variables observées. La limitation de ce travail tient à la fois de son statut : production d’une agence d’urbanisme et d’une réalité pastorale bien plus difficile à cerner en milieu urbain qu’en milieu rural où les recompositions territoriales se posent en des termes quantitatifs, de paroissiens, de prêtres et de finances et non d’appréciations des réalités sociales et comportementales.
En 1990, la population totale de Saint Etienne s’établissait à 199528 habitants (185 000 aujourd’hui pour une métropole de 380000). Sur la période 1982 – 1990, la ville avait perdu 5000 habitants, au profit des communes périphériques. Cette décroissance n’était pas uniforme. Elle affectait les quartiers de l’hyper centre et ceux de la couronne sud est (de Bellevue à Monthieu). Les autres quartiers affichaient soit une stabilité (Bergson) soit une progression (Bizillon Centre Deux). D’après le recensement, les personnes isolées et les familles nombreuses se différenciaient nettement dans leurs modes de répartition spatiale, opposant le centre de Saint Etienne à sa périphérie. La taille des ménages tendait aussi à s’accroître au fur et à mesure que l’on s’éloignait du centre. A l’inverse, les familles nombreuses se retrouvaient plus majoritairement dans les quartiers d’ensembles d’habitat social périphériques : Tarentaize, Montreynaud, Montchovet… Quand aux quartiers péricentraux, ils présentaient une meilleure mixité des tailles des ménages.
Lorsque l’attention est portée sur l’accompagnement dans les trajectoires individuelles et la rencontre de l’autre, surtout dans les moments difficiles, les critères d’activité et de chômage mais surtout leur répartition territoriale sont des facteurs d’analyse sociale fondamentaux, même s’ils ne doivent pas occulter d’autres critères comme l’isolement par exemple. Le taux d’activité de la population stéphanoise s’élevait à 42%, son taux de chômage à 15%. Les distorsions spatiales étaient importantes. C’était dans les quartiers centraux et dans ceux de la périphérie ( Montreynaud, Terrenoire et Côte Chaude) que les inactifs étaient les plus représentés, à l’inverse des quartiers de « première couronne ».
La géographie de la répartition de la population active occupée selon la position socio-professionnelle présentait certaines similitudes avec un modèle concentrique classique d’évolution urbaine :
La typologie des quartiers établie lors de cette enquête permet de dresser une cartographie assez représentative des réalités stéphanoises – à grande échelle- même si elle ne doit être considérée comme « parfaite ». Toutefois, cette étude a permis de dresser des caractéristiques générales ou très localisées qui corroborent l’ensemble des analyses menées sur la ville depuis une trentaine d’années 85 . Par exemple, l’axe central, « La Grand’Rue », correspond aux plus fortes populations de personnes âgées et de personnes seules, tandis que les taux élevés d’étrangers, de chômeurs, de jeunes et de familles nombreuses caractérisent plutôt les quartiers périphériques, du péricentre aux grands habitats social des années 60-70. Cette étude permettait de dégager pour 1990, trois grandes catégories de quartiers :
se reporter aux travaux du CRESAL, du CEF, les analyses de MM François TOMAS, André VANT ou encore les recherches du sociologue Jean Noël BLANC.