Ni assimilées, ni juxtaposées 

A l’instar de leurs homologues italiennes, les communautés polonaises et portugaises ont une présence ancienne sur l’ensemble du diocèse et encore plus dans l’agglomération stéphanoise. L’exploitation de la houille dans le bassin de l’Ondaine et le développement de l’industrie à Saint Etienne sont les raisons de la présence d’une communauté polonaise assez importante. Même si elle n’est pas comptabilisée, on comptait en 2002, 250 foyers dans la mission catholique polonaise ( Dom Polski). Ils développent une vie communautaire tant religieuse que culturelle à travers diverses activités et se réunissent mensuellement à La Talaudière, Rive de Gier et Feurs. Située dans la Paroisse Saint Vincent de Paul, la mission entretient « des liens cordiaux avec le P.Gérard Riffard » d’après Mme KAPUSCIAK, membre de cette communauté. Les seuls échanges – relatifs- avec les autres communautés ne se traduisent qu’à travers les processions en costumes folkloriques lors de la Sainte Barbe ou par l’intermédiaire des pâtisseries lors des fêtes des peuples ! Individuellement, les membres de ces communautés participent à toutes les formes et expressions de la vie paroissiale.

Les communautés portugaises elles offrent un visage plus contrasté. Les membres interrogés mettent en avant le fait qu’ils « ont pris leur place dans la société par le travail » et que « la vie des communautés portugaises a évolué au cœur de la vie en France ». Ils semblent sensibles aux bouleversements que connaissent société et Eglise. Actifs dans de nombreux mouvements et réseaux comme l’ACO ou la JOC, ils ne sont pas pour étant « déconnectés » des réalités de leurs communautés et s’organisent tant bien que mal pour faire valoir leurs droits, que cela soit là aussi, dans l’Eglise ou dans la société. Attention et ouvertures semblent être les maîtres mots de leurs pratiques et en complément de leurs pratiques régulières, les communautés portugaises se réunissent mensuellement à Saint Etienne, St Chamond, Terrenoire, Andrézieux, Montbrison, St Galmier et Sury Le Contal. Communautés solidaires, elles illustrent assez bien l’idée défendue par les institutions diocésaines.

Enfin, de toutes les communautés africaines paraissent être les plus « immergées » dans les formes et les modalités de la pastorale diocésaine. Elles jouent un rôle important dans l’animation auprès des jeunes, dans la chorale et la préparation aux différentes fêtes marquants les temps forts de la vie de chacun des individus. Elles n’ont pas d’existence communautaire religieuse contrairement à toutes les autres communautés ethniques présentes dans le diocèse de Saint Etienne.

Dans ce jeu des échelles, l’ouverture des communautés religieuses à la société qui les entourent et dont elles sont à la fois une des temporalités et des composantes conjointement, est mise en avant. Elles doivent se trouver en situation de dialogue permanent avec la société, dans la diversité de ses choix sociaux, politiques et dans ses aspirations.