B. Les 8 paroisses nouvelles de l’agglomération stéphanoise.
Le nombre de regroupements proposé en 1996 ne changea pas et 8 paroisses nouvelles furent donc érigées. Toutefois, ces ensembles furent profondément remodelés, dépassant les cadres établis des anciennes paroisses pour un remodelage souhaité plus en accord avec les réalités sociales et religieuses des populations stéphanoises. Tant et si bien qu’il fut difficile de dire que les paroisses nouvelles regroupaient la totalité des anciennes paroisses. Le concept de communion de communautés trouvait ici son expression. Les limites des recompositions n’étaient plus celles des paroisses ancestrales mais celles des modalités d’expression de la sociabilité religieuse contemporaine.
Les recompositions firent l’unanimité, excepté la paroisse nouvelle Ste Blandine, regroupant les quartiers St François, Monthieu et les communes de St Jean Bonnefonds et Terrenoire. Cette paroisse nouvelle ne relève que d’une très fébrile pratique commune et ce fut une recomposition de raison…. Les remodelages exprimaient une attention particulière à inscrire la paroisse nouvelle dans les « bassins de vie » des populations et ils furent conduits « rue par rue, côté de rue par côté de rue », soulignait Thierry MAGNIN.
Dans chacune des paroisses nouvelles, on ne trouva pas autant de relais qu’il n’y avait d’anciennes paroisses. Le plupart des édifices religieux présents furent conservés. On leur alloua de nouvelles fonctions. Tant et si bien que l’on retrouva les paroisses nouvelles structurées de la manière suivante :
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Saint Etienne :
le regroupement Saint Etienne Centre ne fut pas fondamentalement bouleversé. Devenu la paroisse nouvelle de Saint Etienne, il conserva la totalité des anciennes paroisses qui le composait. La modification majeure fut la partition de l’ancienne paroisse de la Nativité avec la paroisse nouvelle de Notre Dame de la Joie. Les raisons évoquées furent celle de la limite nord du centre ville « quelque part vers la place Carnot » comme le présentait André VANT. Enfin pour des raisons d’équilibre spatial et démographique, elle se trouva amputée des parties sud des anciennes paroisses de St Marie, St Louis et Notre Dame. Elle est composée de 6 relais et d’une équipe pastorale de 18 personnes dont 7 prêtres et 1 diacre.
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Notre Dame de la Joie :
la paroisse nouvelle Notre Dame de la Joie reprend les limites de l’ancien regroupement avec les mêmes ajustements pour des raisons d’équilibre et de pratiques sociales. Composée de trois relais, animée par une équipe dynamique de 8 personnes dont 2 prêtres et un diacre. Cette paroisse nouvelle est très active dans le réseau d’aumônerie des jeunes.
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Bienheureux Antoine Chevrier :
du fait d’une expérience structurelle en secteur, le groupement proposé en 1996 ne fut que retouché. Elle forme une unité homogène .Cette paroisse nouvelle est l’illustration d’une recomposition réussie. Elle est composée de deux relais et d’une équipe pastorale de 12 membres permanents, dont 3 prêtres et deux diacres.
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Saint Vincent de Paul :
devenu paroisse nouvelle, ce groupement n’a pas été particulièrement modifié au bout des trois années d’expérimentation. C’est un ensemble ou la dimension missionnaire des recompositions trouve sa plus parfaite expression. Deux relais et une équipe de cinq personnes la structure.
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Sainte Blandine :
cette paroisse nouvelle est la plus problématique et la plus emblématique des errances d’une recomposition paroissiale. Groupement ou paroisse nouvelle, elle est une structure imaginaire car elle ne correspond à aucune réalité sociale. Les communes de St Jean Bonnefonds et de Terrenoire demeurent des entités à part entières où la logique de village est respectée. Composée de trois relais illustrant cette absence de communion, elle est animée par une équipe de 7 permanents dont 4 prêtres.
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Saint Matthieu :
comme la plupart des autres groupements, les modifications effectuées furent pour équilibrer, notamment en faveur de la paroisse nouvelle Saint Benoît. Comme la paroisse nouvelle précédente, l’équipe composée de 6 membres ( 3 prêtres) doit tenter de faire communion deux ensembles hétérogènes. Les quartiers de Saint Etienne ( deux relais) et le village de Rochetaillée (1 relais).
Les deux dernières paroisses nouvelles de l’agglomération stéphanoise offrent des visages assez similaires. Composées toutes deux de 3 relais et animées par une équipe importante : 18 pour
Saint Benoît
(dont 3 prêtres et 1 diacre) et 13 pour
Saint Luc
( dont 4 prêtres). Toutes deux sont des paroisses dynamiques.
Ajustés, remodelés, les groupements temporaires devenus paroisses nouvelles, doivent être l’illustration et l’outil d’une réalité communautaire. Des expressions comme « bassins de vie », « communion de communautés » et « quartiers » furent souvent employés par les responsables diocésains pour décrire cette recomposition. C’est bien encore au village ou au mythe du quartier que fait référence l’Eglise pour présenter la paroisse nouvelle qui doit dans le respect de la diversité des populations, devenir l’unité élémentaire de vie religieuse et sociale.