CHAPITRE 3. « Reconquérir la masse des non pratiquants à travers le développement d’une pastorale du seuil et un maillage plus fin du territoire »

Les paroisses nouvelles sont autant de boites à outils pastorales qu’il y a de diversité dans les comportements religieux. Toute la stratégie de l’Eglise dont l’activité principale se tourne vers ceux que l’on appelle « les recommençants», repose sur la nécessité de se rendre disponible et accueillant au cheminement et à l’histoire de l’autre 92 . Cela nécessite une formation des laïcs et ordonnés au service de ces populations et la création de lieux et de moments adéquats. L’accent est mis sur la dimension festive de la vie d’Eglise et de la vie à l’église en développant le sentiment de convivialité. Cette action fait suite à la lettre pastorale du 21 Septembre 2001 où l’évêque de Saint Etienne, s’adressait à tous les délégués des paroisses, services diocésains et mouvements, auxquels cette mission d’accueil et d’accompagnement des « recommençants » fut confiée.

Afin de mieux identifier les axes de cette nouvelle pastorale, nous en reprenons les grandes lignes: « Je pense que vous êtes d’accord pour dire que nous avons encore à progresser pour être des témoins qui apportent de vraies raisons de vivre et d’espérer […] des témoins capables de fonder et d’animer des groupes, de petites communautés, cellules d’une Eglise vivante en commençant par la famille avec l’éveil des toutes petits à la foi ; des communautés de base – l’expression est soulignée, faisant ainsi écho au principe d’édification de la paroisse nouvelle comme communion de communautés tel qu’il est présenté dans les orientations diocésaines d’Octobre 1996-, de proximité, de convivialité au sein desquelles chacun doit trouver sa place. [...] « Chaque communauté de base ait le souci de multiplier les occasions de convivialité pour libérer la parole, faciliter l’échange et créer des liens en étant très attentifs et accueillants aux nouveaux arrivants et aux personnes isolées ». […] En créant ces paroisses nouvelles nous n’avons pas voulu réunir les nombreuses anciennes paroisses comme de « petits commerces regroupés dans de grandes surfaces ». Ce qui a motivé tout ce renouvellement c’est le désir de « proposer la foi dans la société actuelle en témoignant ensemble, et dans tous les lieux, de notre joie de croire ». Au sein de l’Eglise diocésaine, cette mission est particulièrement confiée à 29 équipes pastorales qui comprennent chacune un prêtre chargé de la paroisse et des collaborateurs : prêtres, diacres et animateurs laïcs. Ces équipes cherchent en priorité à favoriser la fondation de groupes d’éveil à la foi et d’accompagnement des communautés de base, en sachant que les mouvements de jeunes et d’adultes ont particulièrement leur place dans cette fondation. Ces équipes pastorales veillent aussi à la mise en place de communautés relais animées par des équipes locales. Des communautés relais dont les membres doivent assurer le plus possible le premier accueil paroissial dans les villages, les quartiers urbains, notamment pour des « commençants ou recommençants à croire », pour des nouveaux arrivants et des personnes isolées, pour des fiancés qui veulent préparer leur mariage, des adultes qui demandent le baptême pour leur enfant ou pour eux-mêmes, des parents qui veulent inscrire leur enfant au catéchisme, des familles qui viennent pour des funérailles ou pour l’accompagnement spirituel d’un malade…Nous avons encore à développer ce premier accueil paroissial fait par des chrétiens membres des communautés relais. […] Dans ce passionnant service du premier accueil des commençants ou recommençants à croire, où se tissent les premiers liens avec eux sur les quartiers et dans les villages, les chrétiens membres des communautés relais doivent ainsi pouvoir proposer, en accord avec l’équipe du relais et l’équipe pastorale, tout ce qui permettra à ceux qui ont été accueillis de poursuivre dans la paroisse ce qui a été amorcé dans ce premier accueil, notamment par une insertion dans une communauté de base, dans une équipe de préparation au mariage, au baptême ou à l’eucharistie. »

Le cap montré, il s’agit de définir, d’identifier les lieux et les moments de ce « premier accueil ». Ils sont au nombre de neuf, neufs pôles d’actions, comment autant de territoires auxquels l’Eglise doit s’adapter.

Fort de cette identification du champ d’action et des possibilités s’offrant à cette pastorale, des axes furent mis en place sur l’ensemble du diocèse de Saint Etienne pour mettre en adéquation, modernité religieuse, structure et fonctionnement d’Eglise. Notre travail nous a permis d’en dégager les traits caractéristiques.

Notes
92.

CHRETIENS EN MARCHE « Commencer… recommencer à croire », Oct 2001, n°382 p 3