B. Diacres en mission dans le diocèse stéphanois

Le diaconat n’est pas un fait nouveau dans le diocèse de Saint Etienne. Les deux premiers d’entre eux furent nommés en 1987 puis progressivement, ils atteignirent le nombre de 11 en 1996, 20 en 2002 pour 22 aujourd’hui. Chaque diacre est ordonné dans sa paroisse de résidence et dans sa communauté de vie. Ils sont six dans les paroisses nouvelles de l’agglomération stéphanoise.

A la question que nous soulevions dans le paragraphe précédent, sur la place spécifique ou non du diacre, les analyses conduites amènent des éléments de réponses. Le diacre a une double mission qui est clairement énoncée : Il est rattaché d’une part au prêtre de sa paroisse nouvelle où il anime la pastorale, participe à une équipe… mais occupe des fonctions à l’échelle du diocèse, directement sous la responsabilité de l’évêque. Ainsi, les 22 diacres du diocèse se sont vus confiés les missions suivantes : délégué diocésain à la solidarité, dialogue Eglise et culture contemporaine, catéchuménat et recommençant à croire, pastorale des quartiers et milieux populaires, jeunes en difficultés scolaires, pastorale des divorcés et remariés, présence en milieu enseignant, pastorale de la santé, présence en milieux professionnels, présence auprès des handicapés, aumôneries des prisons et solidarité. Cette liste, à l’énoncé exhaustif illustre le scrupuleux respect des principes du diaconat, cette pastorale su seuil, ouverte sur la société, à l’interface entre l’Eglise et la société civile.

Naturellement, tout au long de cette étude, des interrogations revenaient régulièrement, citons celles qui ont gouverné à ce travail :

Les réponses apportées, dans leurs volets les moins théologiques sont synthétisées par ce témoignage : « Comme tous le baptisés, nous avons à prendre notre part dans le service des communautés. Nous n’avons pas pour autant à supplanter le prêtre dans sa charge pastorale » . Serge PONCET, diacre engagé dans les conférences St Vincent de Paul résumait son rôle ainsi : « Que j’apporte une aide à tous en priorité à ceux qui sont en marge de la société. Il y a aussi le service de la parole, la proclamation de l’Evangile. Le service de l’Eveil à la Foi et la fondation d’équipes, de groupes et de communautés de bases afin que chacun puisse y faire une première expérience de vie en Eglise ». Très clairement, le rôle du diacre est de rappeler à tous les chrétiens leur vocation et leur mission de service et l’ensemble des diacres du diocèse veulent « mettre au service de la mission leur expérience humaine ». La difficulté encore persistante que nous avons constaté est celle de l’équilibre entre prêtre et diacre. Tous deux sont ordonnées, mais le diacre n’est ni l’aide ni le concurrent du prêtre. Les maîtres mots sont collaboration et complémentarité

Cependant, cette bonne volonté apparente ne doit pas faire oublier que l’Eglise doit aussi conquérir des populations – des clients ou parts de marchés pour user de comparatifs plus provocateurs. Si à Saint Etienne, les responsables paroissiaux et diocésains ont souci d’accueillir « les recommençants », c’est surtout pour qu’ils franchissent ce fameux seuil et deviennent des fidèles et des membres actifs. Donc, il faut proposer la confirmation à différents ages pour susciter un redémarrage de la foi et l’accent est mis pour faire en sorte que le parcours de préparation réalise une insertion plus stable dans une communauté ecclésiale de base. Désormais l’action est ciblée, presque individualisée et chaque parcours de découverte, d’initiation et d’approfondissement de la foi est spécifique, prenant en compte la totalité de la personne.

Enfin, chaque paroisse nouvelle signifie son existence dans chaque portion de son territoire, en y maintenant des lieux d’accueils, symboliques, des lieux habités avec des personnes chargées de les faire vivre.. Mais aussi la reconnaissance de la spécificité de chaque demande, de « cette religion à la carte », en créant des équipes spécialisées pour le mariage, le baptême…..