Notre étude peut être comparée à celles conduites sur d’autres diocèses, comme ceux du Puy en Velay, de Mende ou de Viviers, par Jean René BERTRAND 93 ou à la thèse de Dorothée ELINEAU : « Eglise, sociétés et territoires : paroisses et paroissiens dans les pays de la Loire ». Nous partageons le même objectif, à savoir, mettre en lumière les structures territoriales des recompositions paroissiales. Toutefois, notre démonstration diffère. Dès le début du travail, il était établi que l’analyse des recompositions territoriales se ferait par le prisme des représentations. Notre objectif était d’établir des figures types de pratiquants, applicables uniquement à notre espace d’étude pour rendre compte des processus et des modalités territoriales et de l’unicité de ce cas.
Au fur et à mesure de notre travail, l’absence de données- surprenante- pour certaines des paroisses nouvelles composant notre panel, n’a fait que rendre notre démarche plus légitime. Cette réalité n’en fut pas l’alibi mais cette mise au point était nécessaire à ce stade de notre démonstration. Cette relative carence et un panel de sondés pouvant être jugé comme peu représentatif pour tirer des conclusions générales, peuvent nous être reprochés. Nous expliquons aussi ce fait par le choix des territoires à étudier. Toutes nos paroisses nouvelles relèvent de l’agglomération de Saint Etienne. Situées en milieu urbain, les pratiques semblent plus diverses, fluctuantes et les pratiquants plus volatiles. Dès lors, comme le public et les formes de religiosité sont différents qu’en milieu rural, leur comptabilité s’en trouve difficile. Pour rendre compte des structures d’église à l’œuvre dans ces territoires, il faut opter pour une méthode toute aussi différente.
Si les recompositions paroissiales sur l’ensemble du diocèse de Saint Etienne, partagent le même schéma : regroupements d’anciennes paroisses en paroisses nouvelles, moins nombreuses; à l’échelle de l’agglomération stéphanoise et de nos paroisses pilotes, les processus à l’œuvre dans ces cadres relèvent plus du compromis que de l’adaptation ou de l’inadaptation à de nouvelles structures. Eglise et populations semblent avoir conclu un accord tacite. L’incroyable variété et volatilité des pratiques sont acceptées par l’institution contre une emprise territoriale minimum.
Travaux présentés dans « TRAVAUX et DOCUMENTS 1996/1997/1998 », avril 1998, CNRS UMR 6590 Espaces Géographiques et Sociétés, groupe de travail : Comportements religieux et structures d’Eglise