B. Les distancés : cibles de l’institution et producteurs de territoires

La thématique des distancés nous semblait la plus intéressante à étudier. D’une part par l’étendue et la densité du champ et par le défi que représentait la synthétisation des informations et l’élaboration de modèles dont les modes de territorialisation adoptés par l’Eglise doivent être les réponses. L’objectif poursuivi dans ce travail était double : confirmer ou infirmer deux des hypothèses de cette thèse : le passage d’une religion du temps ordinaire à une religion des temps forts. Et, par conséquent, l’extrême difficulté rencontrée par l’institution pour proposer des modalités de territorialisation adéquates. Nous défendons l’idée que l’évolution actuelle des comportements religieux n’est pas uniquement un changement de rythmes de la sociabilité religieuse mais surtout une mutation, une évolution fondamentale de la territorialisation, du mode de présence de l’Eglise.

C’est à travers des entretiens semi directifs que nous analyserons le zapping paroissial stéphanois, tenterons de définir si oui ou non la pratique religieuse équivaut à l’acquisition de biens symboliques. Donner libre court aux interlocuteurs, en jonglant entre questions ouvertes pour faciliter l’échange et questions fermées pour obtenir plus de précisions devrait permettre de déterminer les caractéristiques de la religion des distancés, de capter les émotions et les sentiments qu’ils expriment lorsqu’ils sont en contact avec l’Eglise, dans toutes ses dimensions. L’institution diocésaine a la difficile tâche de refléter un territoire marqué par l’unité de l’Eglise catholique mais par les diversités comportementales de chaque individu.