C. Une demande qui naît suite à une mutation de la vie, à un seuil

La demande religieuse observée se focalise autour des actes ecclésiastiques et est épisodique. Elle surgit, rejaillit à l’occasion de moments émotionnels forts. Le fait d’avoir un enfant éveille cette attention, comme le fait de se marier et bien sûr lors de la traversée d’un deuil (ce n’est pas rien, si les sacrements catholiques sont précisément ancrés à ces moments clefs de l’existence et les encadre, bornant la vie de l’individu). En quelque sorte, on peut dire que l’évènement provoque l’avènement de la conscience émotionnelle. La demande religieuse est ainsi déclenchée par quelque chose d’extérieur qui vient bouleverser ou la transformer. Il est très frappant de découvrir combien la demande des distancés est pressante et surtout il est surprenant de constater l’intensité des émotions et des sentiments qui se déclenchent lorsqu’une demande est refusée ou considérée comme refusée. Dès lors, c’est à un véritable travail pédagogique que se livre l’institution. Ainsi les rites du baptême et du mariage s’accompagnent de tout un travail de connaissance et de formation, en amont et en aval de la cérémonie. Cela tend vers le « donnant-donnant » où la célébration d’un acte sacramental n’est acceptée qu’en contre partie d’un échange, d’un engagement dans la vie communautaire.