C. L’adaptation du sacrement du baptême à la recomposition des territoires :

Théologiquement parlant, le baptême est un accueil mais : « Accueillir ne pas dire en rester purement et simplement à ce que disent ceux qui demandent le baptême pour leur enfant. Il faut tendre à faire de cette demande un chemin d’évangélisation, si peu que cela soit. [… Nous avons à aider les parents à entendre l’appel à réaliser l’espoir fondé que l’enfant sera éduqué dans la religion catholique 111  ». Derrière cet appel, se cache une double volonté, qui relève d’autant de territoires à reconquérir : préserver une hypothétique catéchèse de l’enfant, maintenue sur le lieu de résidence alors que le baptême peut être célébré dans une autre paroisse et rapprocher de l’Eglise des parents qui s’en seraient éloignés.

Conscients de cette religiosité émotionnelle, les institutions diocésaines font du baptême un « lieu de proposition de la foi » dans l’objectif « d’harmoniser les pratiques inter paroissiales et de permettre un meilleur suivi pastoral des familles ». Elles optent aussi pour une flexibilité territoriale adaptée aussi aux nouvelles conditions de vie. Le baptême sur le lieu de vie jusqu’ici obligatoire n’est plus que « favorisé ». Le cas échéant, il est demandé aux parents de participer à la préparation du baptême sur ce même lieu. Les deux paroisses échangeront attestation, demande et avis de baptême.

Nous n’avons pas réussi à collecter l’ensemble des données correspondants à ce thème : nombre de baptême, classification interne, lieux de résidence de la famille, nombre de membres d’équipes…. Cependant, nous pouvons éclairer cette réflexion. Sur la paroisse Bienheureux Antoine Chevrier, le nombre de baptêmes pour 2002 s’élevait à 140. Population jeune, paroisse dynamique et pastorale accueillante sont les causes d’un chiffre aussi élevé ( le plus haut constaté sur l’ensemble de l’agglomération stéphanoise) . Les équipes chargées des baptêmes de nouveaux, de jeunes et d’adultes sont composées d’une vingtaine de personnes d’après le prêtre modérateur de la paroisse. Les statistiques faisant apparaître de leur côtés 34 membres mais après discussion, il est apparu que certains membres étaient présents dans plusieurs équipes. A ce titre cette notion d’équipe est rapidement apparue dépassée dans la mesure ou elle ne correspond ni à un fonctionnement précis, ni à une arithmétique précise. Ainsi une équipe de préparation au baptême des nouveaux nés pourra être composée de 20 membres (BAC) alors qu’il y ara 3 équipes pour 11 personnes dans la paroisse Saint Matthieu, ou encore 5 pour 10 à Saint Benoît, voire 3 pour 7 à Saint Luc. La constitution d’une équipe est obligatoire mais son fonctionnement lui est laissé à la discrétion du conseil paroissial et des laïcs désireux de participer. Ainsi il y aura de vraies équipes, composées de 2 ou 3 membres, les « duolas » et une équipe, plus informelle, aux participants plus nombreux qui travailleront suivant leurs disponibilités et leurs affinités. Quoi qu’il en soit, ces membres et équipes ont pour fonction de préparer et d’accompagner parents et baptisés dans toute leur vie future, chrétienne si possible.

A cela s’ajoute à travers ce sacrement une potentialité de reconquête d’une famille qui se serait éloignée de l’Eglise. Suivant les situations, le mariage religieux sera proposé si il n’a pas eut lieu, la nécessité d’éduquer l’enfant dans la religion catholique sera rappelée car les parents demeurent « les premiers éducateurs de la foi ». La communion, baptême, confirmation seront aussi proposés suivant les cas rencontrés. Enfin pour compléter, les parents et parrain – marraine inscriront leur demande dans une démarche d’éveil à la fois. On retrouve bien dans ce cas, le principe du « donnant donnant » et un rapport de clientèle dans une certaine mesure avec toutefois un profond désir d’insister sur la dimension première du baptême : religieuse.

Notes
111.

Tous les extraits cités proviennent du Texte de la Pastorale Liturgique et Sacramentelle du diocèse de Saint Etienne: “Baptême et mariage: dans une pastorale d’évangélisation, harmoniser nos pratiques pour mieux proposer la foi “ Mars 2002