A. Les fondements d’un pélerinage

Ils semblent être multiples, renvoyant aussi bien à un comportement religieux que social. La décision de « faire un pèlerinage » peut correspondre à un réflexe social, de comportement, à une réponse à une sollicitation plus ou moins personnelle. Ainsi témoignait une personne interrogée : « Après le décès de mon mari l’année dernière, j’étais désemparée et ces huit jours passés en pèlerinage m’ont fait retrouver les valeurs qui avaient peu à peu disparues […] Ce fut une succession de moments de prières et de foi très intenses qui m’ont apporté plus de sérénité ». Elle peut aussi revêtir un caractère généalogique, être étayée par un héritage familial, culturel, historique ou local de mobilisation vers un sanctuaire : « Nous avons marché sur les pas des premiers chrétiens […] Comme nos prédécesseurs, nous avons besoin de nous rencontrer et de vivre ensemble notre foi. C’est ce qui nous a poussé à faire ce pèlerinage à Assise ». Dans l’héritage, individuel et collectif, la religion laisse place aux cultes de nombreux saints, aux vertus diverses, reconnues ou acceptées.

Indissociablement ou nécessairement, s’ajoutent des comportements de pratiquants qui dépassent, dans leur foi, les seules obligations de l’observance. Enrichir, conforter sa foi peut passer pour nombre de croyants, par des prières, des rencontres, des recherches de l’esprit, du message. Là, la dimension d’admiration ou d’inspiration ne peut être négligée.

Dans une dimension pénitentielle – dans des proportions qui restent à déterminer-, la démarche spirituelle peut s’accompagner d’un parcours physique. Cet aspect est illustré par le pèlerinage effectué par 10 scouts du diocèse qui se sont rendus à vélo aux JMJ de Rome, en 2000. Un jeune ayant traduit cela comme « une expérience forte qui a allié à la fois les temps de dépense physique et sportive et les temps de partage et de prière ensemble ». Enfin, la dimension du partage de l’expérience spirituelle, de la foi exprimée dans un groupe ou une communauté peut être importante. Tous les pèlerinages fonctionnent plus ou moins sur la base de groupes organisés. C’est le comportement social qui précède l’expérience religieuse dans ces cas là.