CHAPITRE 2. « L’être religieux contemporain : figure pèlerine et figure du pratiquant : entre modernité et tradition »

Saisir le religieux en partant de l’idée de mouvement, en se basant sur la dispersion des croyances, de la mobilité des appartenances, de la fluidité des identifications et de l’instabilité des regroupements est une expérience aussi enrichissante qu’hasardeuse. Hasardeuse car difficile dans la mesure où la figure par excellence de l’homme religieux demeure la figure stable et clairement identifiée du pratiquant et c’est en référence à elle que s’organise le plus couramment la description du paysage religieux. C’est par rapport à ce modèle que l’on repère ici et là des pratiquants jugés « épisodiques » ou « occasionnels », des « pratiquants festifs » et des « non pratiquants ». Le travail réalisé à Saint Etienne, nous permet d’avancer que cette hiérarchie n’est plus juste et que mesurer l’intensité des croyances pour définir qui n’est ou n’est pas un « bon catholique » n’est plus adaptée. Toutefois, elle sert toujours à étalonner des appartenances dans l’imaginaire de tous.