1.3.5. Les trois phases d’autorégulation décrites par B. J. Zimmerman

Selon B. J. Zimmerman, les processus d’apprentissage et les croyances motivationnelles qui les accompagnent s’autorégulent de façon cyclique à travers trois phases : la phase d’anticipation, la phase d’action et la phase d’autoréflexion (B. J. Zimmerman, dans Carré 2002 : 77).

Selon B. J. Zimmerman, les processus d'anticipation seraient de deux types : l'analyse de la tâche résultant en la fixation de buts et en la planification stratégique, et les croyances motivationnelles. Les processus anticipateurs des apprenant hautement autorégulés sont basés sur des croyances auto-motivationnelles favorables, telles qu'une perception aiguisée de leur auto-efficacité, des attentes de résultats, un intérêt intrinsèque et une orientation vers le but d'apprentissage (intention des apprenants de construire leur compétence à long terme 18 ).

Les processus d'action peuvent être regroupés en deux catégories : l'usage de stratégies et l'auto-observation (prise d'information sur les aspects spécifiques de l'activité, les conditions qui l'entourent et les effets qu'elle produit, 19 auto-enregistrement des efforts). Ces informations sont à lier avec les processus d'autoréflexion ; elles seront susceptibles d'augmenter la précision et la valence des rétroactions (Zimmerman dans Carré, 2002 : 80).

Il existe deux catégories majeures d'autoréflexion : les auto-jugements et les auto-réactions. Les auto-jugements impliquent l'évaluation par le sujet de sa performance en matière d'apprentissage, et l'attribution de significations causales aux résultats obtenus. Quant aux auto-réactions aux efforts d'apprentissage, il en existe deux formes-clé : l'autosatisfaction et les inférences adaptatives. L'autosatisfaction renvoie aux perceptions de satisfaction ou d'insatisfaction et à l'affect associé à la performance réalisée (elle dépend de l'atteinte ou non du but d'apprentissage). Rappelons que selon A. Bandura, nous poursuivons les activités qui nous apportent satisfaction et nous évitons celles qui entraînent de l'insatisfaction ou des affects négatifs. Les inférences adaptatives sont les conclusions que l'on tire sur les modifications à apporter à sa façon d'apprendre à l'avenir. (Zimmerman dans Carré, 2002 : 81). La résignation apprise, que nous avons abordé p.18, constitue par exemple une inférence adaptative.

Du fait de la nature cyclique de l’autorégulation, les autoréactions aux efforts d’apprentissage influencent les processus d’anticipation concernant les nouveaux efforts à faire. C’est ainsi que les réactions d’autosatisfaction renforcent les croyances d’auto-efficacité quant au fait de réussir, ce qui renforce le sentiment d’agentivité (Zimmerman dans Carré 2002 : 82).

Ainsi, la motivation se développerait (grâce aux processus d’autoréflexion) à travers l’autorégulation cyclique des comportements et des forces d’origine cognitive (ou croyances motivationnelles) qui les accompagnent.

Notes
18.

selon Dweck (1988), cité par Zimmerman, dans Carré, 2002 : 79.

19.

selon Zimmerman B.J. et Paulsen A.S. (1995), cités par Zimmerman, dans Carré, 2002 : 80.