2.4. Conclusions

Ce deuxième chapitre nous a permis d’arriver à plusieurs conclusions. D’une part, nous savons que motiver les apprenants à apprendre dans les dispositifs d’autoformation guidée revient à les motiver à s’autodiriger, c’est à dire à développer les forces d’origine cognitive qui les pousseront à sélectionner, activer et diriger des comportements d’acquisition et d’utilisation des compétences autorégulatrices.

D’autre part, nous savons que le SEP, et par extension, la motivation d’origine cognitive, tient une place centrale dans l’acquisition et l’utilisation de comportements autodirigés car il a le pouvoir de faciliter ces acquisitions et ces utilisations à travers son influence sur la sélection, l’activation et la direction de comportements adéquats.

Nous avons vu en outre que le SEP est éducable ; il peut être influencé par l’environnement social des apprenants et façonné par les contributions causales des apprenants à travers leur pensée autoréflexive. Mais nous savons aussi que la motivation seule ne suffit pas à aboutir à l’autorégulation efficace des comportements qui nécessite aussi une certaine maîtrise des compétences en jeu. C’est ainsi que l’autodirection « se construit à l’articulation des dispositions motivationnelles du sujet et de ses capacités cognitives » d’autorégulation (Carré, 1997 : 99). Motiver les apprenants à s’autoréguler implique donc de leur fournir les moyens d’améliorer leurs capacités cognitives d’autorégulation et de développer leur SEP à utiliser ces capacités.

Nous pouvons donc conclure que l’utilisation des influences de l’environnement social de l’apprenant peut prendre la forme d’une formation à l’autodirection comprenant d’une part, le développement des capacités cognitives relatives aux compétences d’autorégulation impliquées dans les activités d’autodirection et d’autre part, le développement des capacités cognitives spécifiques à l’autorégulation (capacités d’anticipation et d’autoréflexion) de leur motivation afin de pouvoir s’appuyer sur les capacités ainsi développées.

Quant aux moyens d’accompagner et de faciliter le développement du SEP dans ce développement des capacités cognitives des apprenants, nous avons aperçu plusieurs solutions possibles, telles que le modelage, la persuasion verbale, l’utilisation d’objectifs autoréférés et adaptés, le feed-back informationnel, ou encore les programmes de changement autorégulé. Pour développer les forces d’origine cognitive qui pousseront les apprenants à sélectionner, activer et diriger des comportements d’acquisition et d’utilisation de ces compétences, on pourra s’appuyer à la fois sur les différentes manières dont l’environnement social des apprenants peut influencer leurs cognitions et sur leurs capacités à réguler eux-mêmes leur propre motivation.

Il importe maintenant de nous pencher sur les implications de nos conclusions au niveau méso de l’autoformation.