3.1.2.4. L’attitude de l’institution et du personnel

Enfin, la persuasion verbale peut avoir lieu en dehors des feed-backs ; en outre cette persuasion peut prendre des formes non verbales sans pour autant être moins forte. En effet, les individus sont sensibles à la perception de leurs compétences qu’ont les personnes de leur entourage et qu’elles communiquent non seulement par des messages adressés à l’apprenant (soutien, critiques, conseils, etc.), mais aussi par des comportements parfois inconscients tels que l’attention qu’elles lui portent, la manière de le regarder et de lui parler, etc. (Galand et Vanlede dans Beillerot, 2004 : 103). Ces comportements gagneraient donc à être conscientisés afin de venir renforcer les messages verbaux destinés à renforcer le SEP des apprenants.

En outre, il a été démontré que les expectations des enseignants à propos des capacités d’apprentissage des apprenants affectent de manière considérable les performances et les progrès réalisés par les apprenants. Ce phénomène a été baptisé ‘l’effet Pygmalion’. Dans une célèbre expérience, Rosenthal et Jacobson ont découvert que le fait d’étiqueter tel ou tel élève comme ayant un fort potentiel, et tel ou tel autre comme n’en ayant pas du tout, influence les expectations des enseignants à l’égard des apprenants, ce qui a pour effet d’influencer leurs performances (Dönyei (a), 2001 : 176, notre traduction). On peut donc en déduire que les expectations des formateurs, et dans une plus large mesure, les expectations de l’institution et du personnel constituant l’environnement d’apprentissage des apprenants, risquent d’être ressenties par les apprenants et d’avoir des conséquences sur leurs sentiment d’efficacité. Il importe donc de considérer les apprenants comme capables de prendre en main leur apprentissage de manière efficace.

Enfin, les croyances des formateurs en leur efficacité pédagogique peut elle aussi avoir des effets sur le SEP des apprenants. Des accompagnateurs ayant un sentiment d’efficacité pédagogique élevé agissent en pensant qu’il est possible d’améliorer le SEP des apprenants ; cela participe de la construction d’un environnement favorable au développement du SEP (Lecomte dans Beillerot, 2004 : 67, Zimmerman et Schunk, 2003 : 447 et Bandura, 2003 : 373).

Notre approche implique donc que les accompagnateurs et les personnels soient aussi sensibilisés aux différents effets que leurs propres représentations et leur propres comportements peuvent avoir sur le SEP des apprenants.