2. Un roman surdéterminé

Une impression forte se dégage de la lecture de The Magus d’un roman qui contient bien trop de clés pour sa compréhension, qui fournit tellement d’éléments structurants au lecteur qu’il devient impossible de les faire tenir tous dans un ensemble cohérent. Il ne s’agit nullement d’un défaut de construction mais plutôt d’une tentative de libérer le roman d’un carcan de signification univoque qui en limiterait la portée. Ainsi, au lieu d’apporter une explication aux mystères de Bourani, la partie du roman censée les éclaircir, c’est-à-dire le « procès » de Nicholas où il se trouve confronté à tous ceux qui ont participé à la mystification, rend ces mystères grotesques. La fin même du roman ne permet pas de conclure mais rend leur labilité aux signifiants et ouvre le texte à une relecture.

Le lecteur se perd dans les nombreux fils du texte qu’il faut tisser pour former un tout cohérent. Il se trouve dans une position analogue à celle de Nicholas qui cherche à faire sens de ce qui lui arrive, et qui demeure perplexe devant le nombre incalculable de combinaisons qui s’ouvre à lui. Ainsi à la suite du troisième récit de Conchis il ne peut que constater leur présence :

‘Everywhere in the masque, these inter-relationships, threads between circumstance. (p. 311)’