La pictographie

La pictographie consiste à représenter l’objet que le langage évoque au moyen d’une image – le pictogramme (le code de la route par exemple). On parle d’idéogramme lorsque le pictogramme renvoie à un concept (alphabets chinois et japonais).

De la pictographie à l’écriture alphabétique

Beaucoup de systèmes d’écriture ont commencé par être des répertoires de pictogrammes ou d’idéogrammes. Puis, une stylisation s’est instaurée, phénomène très étudié dans l’évolution de l’écriture cunéiforme – l’une des plus anciennes écritures du monde, qui commence à apparaître vers 3000 avant J.-C. en Mésopotamie. Cette écriture était conçue comme un système d’idéogrammes, puis ses dessins se sont peu à peu simplifiés jusqu’à se présenter comme des combinaisons de petits clous (cuneus en latin, d’où le nom de l’écriture). Ces assemblages de clous ont fini par ne plus signifier des objets ou des idées, mais des mots du discours, voire des syllabes, provoquant un glissement vers l’écriture alphabétique.

C’est vers 850 avant notre ère qu’apparaît un alphabet consonantique phénicien de 24 signes qui aura une incidence capitale dans l’Histoire de l’humanité, puisqu’il sera repris, avec quelques modifications, par les Arabes, les Hébreux, les Romains et les Grecs – ces derniers inventant la notation des voyelles. C’est la naissance de la notation alpha-bétique, où chaque symbole représente un son et un seul. Certains spécialistes considèrent, bien que la question soit encore débattue, que l’invention de l’alphabet n’a eu lieu qu’une fois dans l’histoire, et que tous les systèmes alphabétiques du monde dérivent de l’alphabet grec. Plus récemment apparaissent des systèmes dérivés comme la sténographie moderne – formalisée à la fin du XVIIIe siècle par l’anglais S. Taylor –, l’alphabet des sourds-muets mis au point par l’Abbé de l’Epée vers 1780 ou l’alphabet tactile de Louis Braille au XIXe siècle.