C.3.b. De la perception de l’écriture à l’accès lexical

Généralités

L’activité cognitive de la lecture correspond à la capacité humaine de traiter et comprendre des informations linguistiques écrites. La lecture est une capacité humaine artificielle et très récente, n’ayant donc pas encore été sujette aux pressions évolutives. On estime aujourd’hui que la structure et les fonctions complexes de notre système visuel datent de nos origines communes avec les primates, il y a plusieurs millions d’années. Mais si l’origine du langage oral est estimée à 100 000 années, les systèmes d’écriture – et de ce fait la lecture – n’ont émergé qu’environ 3 500 ans avant J-C (voir paragraphe B.8). L’alphabétisation n’a pas été majoritairement étendue dans les pays développés avant la deuxième moitié du XIXe siècle. Aujourd’hui encore, une forte proportion de la population mondiale est illettrée, ou faiblement lettrée. Ainsi, les phénomènes sous-tendant les premiers niveaux de traitement des langages oral et écrit sont très différents du fait même des origines bien distinctes de ces deux processus cognitifs chez l’Homme.