L’activité langagière suppose une organisation et un fonctionnement adaptés des appareils récepteurs et effecteurs – systèmes auditif, visuel, grapho-moteur et phonatoire – d’une part, et du système nerveux central et périphérique d’autre part. La neuropsycholinguistique est l’étude des aspects pathologiques du langage, dus à une dégénérescence ou une lésion focale du système nerveux central. Les troubles aphasiques – du grec ‘a phasis’, absence de parole – résultent d’une atteinte limitée du système nerveux central, alors que le langage existait préalablement chez l’individu ayant subi l’atteinte. L’aphasie présente une grande variété de troubles, et on oppose généralement les troubles d’expression – orale ou écrite –, aux troubles de compréhension. Pour ce qui est de notre domaine d’étude, les troubles aphasiques de la lecture – ou alexies 21 – sont subdivisés en deux grandes catégories : les alexies avec ou sans agraphie.
L’étude des aphasies constitue depuis le XIXe siècle l’objet privilégié des travaux sur la pathologie langagière. Elle a été menée d’abord essentiellement dans une perspective anatomo-clinique, à laquelle est venue s’ajouter une approche neurolinguistique. La neuropsycholinguistique constitue une importante source d’information sur l’organisation neuronale du langage, permettant de mettre en relation un trouble particulier du langage avec la lésion d’une zone particulière du cortex cérébral. Elle permet aussi d’accroître les connaissances sur le fonctionnement du langage, les patients aphasiques souffrant de perturbations sélectives et différenciées de certains aspects de la capacité langagière.
Les alexies regroupent l’ensemble des troubles acquis de la lecture résultant d’une dysfonction cérébrale.