D.5.g. Conclusion

Il existe quelques cas de dyslexie développementale montrant une double dissociation entre les troubles phonologiques et visuo-attentionnels (Valdois et al., 2003; Valdois et al., 2004). Ainsi, la dyslexie développementale pourrait résulter de déficits de traitement phonologique de l’information, de déficits visuo-attentionnels ou de la combinaison des deux (Valdois et al., 2004).

La dyslexie pourrait aussi résulter d’une difficulté générale pour le cerveau – plus particulièrement l’hémisphère gauche – à intégrer les variations rapides de stimuli auditifs et visuels (Tallal et al., 1996). La figure 1.10 illustre comment les différents troubles du syndrome dyslexique pourraient être expliqués par un déficit général de codage temporel de l’information (Habib, 2000).

Figure 1.10 : Hypothèse sur les mécanismes de la dyslexie et des troubles développementaux associés (d’après (Habib, 2000)).
Figure 1.10 : Hypothèse sur les mécanismes de la dyslexie et des troubles développementaux associés (d’après (Habib, 2000)).

Par ailleurs, différents auteurs suggèrent qu’il n’existe probablement pas une théorie unitaire explicative du trouble dyslexique, mise à part l’importance d’un trouble de l’automatisation des processus cognitifs (Demonet et al., 2004; Ramus et al., 2003). Les dyslexiques souffriraient d’un trouble général de mémoire à court terme et de mémoire de travail ne leur permettant pas de manipuler aisément l’information linguistique visuelle et auditive, ce qui entraînerait entre autre un déficit d’automatisation des processus, habileté indispensable à la lecture experte.

Les travaux de neuropsycholinguistique ont apporté de nombreuses connaissances sur les fonctions langagières, grâce aux études post-mortem et in vivo de patients souffrant de troubles du langage, acquis ou développementaux. Nous allons maintenant décrire les données de la littérature venant compléter ces connaissances, grâce à des études fonctionnelles in vivo chez des sujets ‘sains’.