Traitement syntaxique

Le traitement syntaxique serait sous-tendu par le gyrus temporal supérieur gauche et le gyrus frontal inférieur gauche. De même que pour phonologie et sémantique, il semble y avoir une dissociation au niveau de ces aires :

(1) Le gyrus temporal supérieur médian et postérieur serait sur-activé lorsqu’il y a violation syntaxique, alors que sa partie antérieure serait impliquée dans des cas de complexité syntaxique (augmentation des demandes en traitement syntaxique).

(2) De la même manière, une violation syntaxique impliquerait une activation de l’operculum frontal et du cortex prémoteur ventral (BA 6) alors que la complexité syntaxique activerait l’aire de Broca (BA 44) (Dapretto and Bookheimer, 1999; Friederici et al., 2003).

Si l’on fait un rapprochement avec les études réalisées sur le primate, Fitch et al. (Fitch and Hauser, 2004) ont montré que des singes pouvaient apprendre des règles de grammaire simples (règles sous-tendues chez l’humain par l’aire BA 6) mais ne pouvaient apprendre des règles de grammaire complexes (règles nécessitant, chez l’humain, l’activation de BA 44). D’un point de vue évolutif, il est intéressant de faire le parallèle entre ces résultats, et le fait que phylogénétiquement, BA 6 est antérieure à BA 44.

Par ailleurs, Musso et al. (Musso et al., 2003) ont montré, chez l’humain, que l’aire de Broca joue un rôle déterminant dans l’acquisition de nouvelles règles grammaticales, uniquement si ces règles sont conformes à la grammaire universelle (Chomsky, 1957) (voir aussi paragraphe B. Introduction à la linguistique), et indépendamment de la famille linguistique de la langue considérée (pour Italien et Japonais).