Grâce à l’avancée des techniques de neuroimagerie, le modèle traditionnel du langage Broca-Wernicke (voir paragraphe D.2) est aujourd’hui nettement amélioré. Bien que ces deux régions de l’hémisphère gauche – prédominant dans le traitement du langage – jouent un rôle critique dans la perception et la production du langage, de nombreuses autres régions des deux hémisphères interviennent dans les mécanismes linguistiques (Bookheimer, 2002; Hickok and Poeppel, 2004; Lieberman, 2002). De plus, les fonctions des aires de Broca et de Wernicke sont aujourd’hui connues de manière beaucoup plus fine que lors de leur première description : la partie postérieure supérieure de l’aire de Broca serait impliquée dans le traitement phonologique des mots, la partie antérieure ventrale dans l’encodage du sens des mots, et la région intermédiaire dans l’encodage de la structure phrastique (Bookheimer, 2002). L’aire de Wernicke semble être divisible en sous-systèmes respectivement responsables de l’identification des sons de la parole, de la production de parole et de la récupération de mots en mémoire (Wise et al., 2001). En fonction des besoins de la tâche linguistique à réaliser, ces sous-systèmes interagiraient entre eux mais aussi avec d’autres structures corticales et sous-corticales (Bookheimer, 2002; Lieberman, 2002).
Même si les données de neuroimagerie sont encore incomplètes, il est intéressant à ce stade de connaissances de tenter de définir un modèle complet du traitement langagier, tenant compte des connaissances neuropsychologiques et psycholinguistiques, mais aussi des contraintes biologiques et résultats de localisation obtenus en imagerie.